La nébuleuse Eta Carinae devrait bientôt disparaître derrière sa propre luminosité
Eta Carinae constitue l’une des étoiles les plus intrigantes de notre galaxie, par sa grandeur mais aussi par son hyper-luminosité, qui ne cesse de croître. Ce dernier phénomène devrait faire disparaître progressivement la nébuleuse qui l’entoure. Explications.
Eta Carinae constitue l’une des étoiles les plus connues à ce jour, tant elle possède de nombreuses spécificités. Parmi les caractéristiques qui font son originalité : sa grandeur, puisqu’il s’agit d’un astre hypergéant. En effet, son diamètre est 1000 fois plus important que celui du Soleil.
Une nébuleuse Eta Carinae qui va bientôt disparaître derrière son étoile hypergéante
Quant à sa luminosité, elle est de l’ordre de cinq millions de fois celle de notre Soleil. Du coup, Eta Carinae est visible même en plein jour. C’est il y a environ 150 ans qu’Eta Carinae, suite à une éruption géante, a donné naissance à une nébuleuse, dénommée depuis nébuleuse de l’Homoncule.
C’est l’ensemble étoile / nébuleuse qui est aujourd’hui l’un des plus photographiés au monde, tant il est spectaculaire. Mais les choses pourraient bien changer, avec une nébuleuse qui pourrait progressivement être cachée par la luminosité d’Eta Carinae, qui ne fait qu’augmenter au fil du temps. Et cette date approche à grands pas…
Les explications des chercheurs
Les chercheurs estiment ainsi qu’avant 2036, l’étoile sera dix fois plus brillante que sa nébuleuse, ce qui ne permettra malheureusement plus à cette dernière d’être visible. Les scientifiques tentent d’en connaître les raisons. Et selon eux, il est bon de savoir que cette augmentation de luminosité ne serait pas propre à Eta Carinae.
C’est en tout cas ce qu’affirment plusieurs chercheurs qui viennent de publier une étude à ce sujet, notamment l’astronome brésilien Augusto Daminelli et le professeur Anthony Moffatt de l’Université de Montréal. Cette forte luminosité serait causée par la dissipation d’un nuage de poussière se trouvant dans notre champ de vision depuis la Terre.
Les chercheurs y voient des opportunités scientifiques, comme l’explique Anthony Moffat : « Cela pourra enfin nous permettre d’étudier la véritable nature de la région centrale de l’étoile et de démontrer qu’il s’agit d’un système binaire dans lequel deux étoiles gigantesques interagissent ».