La fraude bancaire se multiplie sur Internet
Selon l'ONDRP, quelque 650.000 ménages français ont été victimes de fraude bancaire.
Plus de la moitié a déclaré avoir été escroqué sur Internet.
La fraude bancaire explose, notamment sur Internet. D’après les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) couvrant l’année 2011, près de 2,5% des ménages français ont déclaré avoir été victime de ce délit, soit 600.000 ménages contre 500.000 un an auparavant.
Cette étude a été réalisée avec l’aide de l’Insee auprès de 17.000 ménages. Elle consiste à interroger les Français sur les faits de délinquance dont ils se disent victimes et pour lesquels ils ne portent pas toujours plainte.
Il en ressort que la majorité des fraudes ont été effectuées sur Internet, note l’organisme. 52% des victimes déclarent en effet que la fraude subie « a été effectué dans un commerce en ligne ». En outre, 70% des interrogés affirment avoir découvert la supercherie en consultant leur compte bancaire.
Réseaux criminels
Parmi les victimes, 27% précisent que le montant des débits est inférieur ou égal à 100 euros, 25% qu’il se situe entre 100 et 300 euros, 29% entre 300 et 1.000 euros, 19% supérieur à 1.000 euros. En réalité, les malfaiteurs préfèrent généralement multiplier les vols de petites sommes sur différentes personnes, afin de limiter l’ouverture d’une enquête. Ainsi, seulement 44% des victimes disent avoir déposé plainte et 77% d’entre elles ont été remboursé.
« C’est l’oeuvre de petits délinquants mais aussi de réseaux criminels plus sophistiqués installés dans les pays de l’est – Roumanie par exemple – et d’Afrique de l’ouest », commente Christophe Soullez, l’un des responsables de l’ONDRP.
Cette augmentation de la fraude inquiète particulièrement l’association UFC Que Choisir. Celle-ci appelle à la généralisation du système « 3D Secure », dans un communiqué publié jeudi 10 janvier. D’après l’association, seul un quart des transactions en ligne est sécurisé par les commerçants en France, tandis qu’aux Royaume-Uni, le 3D Secure a permis une baisse de 52% de la fraude en quatre ans.
Statistiques minimisées
« Certes, 50 % des commerçants l’ont adopté mais il ne s’agit pas des principaux acteurs : la plupart des grands commerçants en ligne (Amazon, FNAC, PriceMinister par exemple) préfèrent toujours, au détriment de leurs clients, laisser passer la fraude plutôt que de risquer d’ajouter une étape à la vente. Une telle lenteur est inadmissible », souligne l’association.
Notons enfin que l’ONDRP révèle que les escroqueries à la carte bancaire ne sont plus prises en compte dans les statistiques de la délinquance. Car depuis 2011, il n’y a plus de dépôt de plaintes si les cartes ne sont pas volées. Cela fait suite à une directive de la Chancellerie qui souhaitait soulager les parquets, estimant que les victimes sont généralement remboursées.