La crise de la RAM fait flamber les prix et baisser les performances des smartphones et PC portables

Image d'illustration. RAMAOMEI / PR-ADN
La crise mondiale de la mémoire vive s’aggrave et commence à se répercuter sur le marché des smartphones et des ordinateurs portables, provoquant une hausse des prix ainsi qu’une baisse de la qualité et des performances des nouveaux appareils.
Tl;dr
- La crise de la RAM impacte smartphones et PC dès 2026.
- Prix en hausse, capacité mémoire réduite pour modèles abordables.
- Les fabricants prévoient des hausses entre 20 et 30 %.
Une crise de la RAM qui s’étend à tous les secteurs
Le marché mondial de la mémoire vive traverse une période sans précédent, appelée par certains « RAMageddon ». Jusqu’à présent, cette flambée concernait surtout les composants vendus au détail, mais elle menace désormais l’ensemble de l’industrie technologique. D’après une analyse de TrendForce, spécialisée dans l’intelligence économique, cette augmentation des prix ne se limite plus aux consommateurs avertis : fabricants de smartphones et d’ordinateurs portables doivent déjà préparer leur riposte.
Smartphones : moins de mémoire, plus chers
Du côté des mobiles, la situation risque d’être particulièrement tendue en 2026. Les géants comme Apple et Samsung, jusque-là capables d’amortir certaines hausses grâce à leur taille ou leur stratégie produit, n’auront bientôt plus le choix. Selon TrendForce, il faut s’attendre à une envolée des tarifs sur toute la gamme Android, ainsi qu’à une révision du positionnement chez Apple. À titre d’exemple, la marque californienne pourrait ne pas appliquer ses traditionnelles baisses de prix lors du lancement de l’iPhone 18.
Si le haut de gamme préservera ses spécifications essentielles – sans échapper à un renchérissement –, le segment intermédiaire et l’entrée de gamme subiront des coupes franches : on évoque le maintien entre 6 et 8 Go de RAM pour les modèles moyens ; quant aux appareils bon marché, ils pourraient plafonner à seulement 4 Go. En Chine, des acteurs majeurs tels que Xiaomi ou Redmi préviennent déjà leurs clients : attendez-vous à des augmentations comprises entre 20 % et 30 % dès 2026.
L’impact sur les ordinateurs portables : prudence et pénuries annoncées
Chez les constructeurs d’ordinateurs portables, la riposte diffère selon les stratégies adoptées. Si certains comme Dell, Lenovo, ou encore CryberPowerPC, préparent discrètement leurs clients à des hausses imminentes (validité limitée des devis ou annonces publiques), d’autres tentent déjà de tirer leur épingle du jeu en promettant une politique tarifaire « plus juste ». Ainsi, Framework se distingue en affirmant qu’il ne pratiquera pas l’inflation abusive dénoncée chez ses concurrents.
Derrière cette agitation se cache une réalité : même avec une gestion prudente des stocks par des géants comme HP, il devient inévitable que la plupart des nouveaux modèles se contentent du strict minimum côté mémoire – généralement 16 Go pour le premium, et souvent seulement 8 Go sur le reste du marché.
Pénurie durable : vers un secteur sous tension jusqu’en 2028 ?
Face à ces perspectives, difficile d’entrevoir un retour rapide à la normale. Les experts tablent sur une poursuite – voire une intensification – de cette pression jusqu’au moins 2028. Conséquence directe : appareils moins performants ou plus onéreux pour le grand public, alors même que la rentabilité globale du secteur se fragilise. Un contexte où chaque acteur tente tant bien que mal d’anticiper le prochain rebond… ou effondrement du marché mondial de la mémoire vive.