La Chine est parvenue à se poser sur la face cachée de la Lune
La Chine va-t-elle devenir un des pays phares de la conquête spatiale ? On peut le penser après son exploit. Le pays est en effet parvenu à se poser sur la face cachée de la Lune grâce à l’atterrisseur chinois Chang’e-4, aidé d’un petit Rover.
La Chine a donc atteint l’objectif qu’elle s’était fixée : poser un atterrisseur, Chang’e-4 sur la face cachée de la Lune, ce qui constitue un authentique exploit. L’engin, qui avait quitté la Terre le 7 décembre dernier, a donc aluni sans problème le 3 janvier dernier. Une photo de la surface lunaire a même été envoyée au satellite Queqiao.
La Chine parvient à se poser sur la face cachée de la Lune, un véritable exploit
C’est la première fois qu’une sonde parvient à se poser sur ce côté de la Lune. Même les Américains et les Russes n’y sont pas parvenus. Cette face cachée de la Lune suscite de nombreuses interrogations, tant elle est différente de la face visible. L’objectif de la Chine est donc d’en connaître les raisons.
Il est toutefois fort probable que cette mission a des buts économiques et politiques, visant à montrer que le pays est capable de réaliser des exploits. De plus, comme le rappelle Philippe Coué, un éminent spécialiste du programme spatial chinois : « Le pays ne fait pas secret de sa volonté de s’installer durablement sur la Lune. Il planche sur le projet d’une base lunaire depuis trois ans maintenant et nous commençons à en voir des plans de plus en plus précis. Il évoque également la volonté de créer une zone économique Terre-Lune. La Chine est persuadée que la nation qui dominera le monde au XXIe siècle sera celle qui aura intégré dans son modèle économique la gestion d’un corps céleste ».
De plus, il ajoute : « L’une des idées avancées par Pékin serait par exemple d’extraire des matériaux lunaires et de les transformer sur place pour construire des engins spatiaux. A terme, cela pourrait être économiquement moins cher que de tout construire sur Terre », l’objectif serait de faire de la Lune une sorte d’escale pour la conquête du système solaire, notamment vers mars. Il serait possible de fabriquer du combustible à partir des matériaux présents sur la Lune et ainsi de “faire le plein” en quelques sortes avant de continuer sa route.
Un exploit réussi grâce au module d’exploration Chang’e-4
Le défi technologique était de taille pour la Chine : la face cachée est toujours orientée dans le sens opposé à la Terre, et il fallait trouver une parade pour la transmission de signaux. Un satellite relais dénommé Queqiao a donc été installé.
2019 sera une année lunaire, durant laquelle nous fêterons le 50ème anniversaire du premier pas sur la Lune. Mais l’actualité n’est pas en reste, avec l’atterrissage de la mission chinoise #ChangE4 cette nuit 🌒 Quelques explications 👇 pic.twitter.com/WbMABySKDJ
— CNES (@CNES) January 3, 2019
De cette façon, les informations sont relayées entre la Terre et le module. Chang’e-4 a été envoyé vers le Bassin Pôle Sud-Aitken. Il s’agit du plus grand cratère d’impact émanant du système solaire que les scientifiques connaissent.
Chen Xuelei, scientifique de l’observatoire astronomique mondial, explique les opportunités qui se présentent : « Pour les astronomes, il s’agit d’un poste d’observation unique : on peut capter des signaux inaudibles sur Terre ».
Et de rajouter que « Chang’e emporte avec elle des nouveaux détecteurs de spectre radio de fréquence basse, pour lequel nous avons collaboré avec les Pays-Bas. Nous allons pouvoir étudier l’activité du Soleil, l’environnement de la Lune, les champs de basse fréquence des planètes du Système solaire, et écouter les sons de l’univers »…