Karen Allen déçue par le rôle réduit de Marion Ravenwood dans Indiana Jones 5

Image d'illustration. Indiana Jones ADN
La compagne historique d’Indy reste absente tout au long du film, sa réapparition tardive servant uniquement à clore l’arc émotionnel de l’archéologue après la tragédie familiale de Mutt.
Tl;dr
- Marion Ravenwood apparaît très tardivement dans Indiana Jones and the Dial of Destiny, laissant son interprète Karen Allen frustrée et le personnage sous-exploité.
- La disparition de Mutt Williams pèse sur l’intrigue, justifiant la rupture avec Indiana et modifiant l’équilibre narratif du film.
- Les changements de réalisateur et de scénaristes ont réduit le rôle de Marion Ravenwood, tandis que le film déçoit commercialement malgré des effets spéciaux impressionnants.
Un retour en demi-teinte pour Marion Ravenwood
L’ultime aventure d’Indiana Jones, sobrement intitulée Indiana Jones and the Dial of Destiny, offre à l’archéologue incarné par Harrison Ford une conclusion teintée de nostalgie. Pourtant, derrière ce final, un sentiment d’inachevé subsiste, notamment pour les fans de Marion Ravenwood. La compagne historique d’Indy, interprétée par Karen Allen, ne retrouve le héros qu’à la toute dernière minute, au terme d’une séparation liée à la disparition tragique de leur fils Mutt, mort au Vietnam. Ce choix scénaristique a non seulement écarté le personnage du film mais aussi laissé son interprète quelque peu désabusée.
L’ombre de Mutt Williams plane sur le scénario
Dès l’écriture du scénario, le sort réservé à Mutt Williams, joué auparavant par Shia LaBeouf, a impacté tout l’équilibre du récit. L’éviction du fils d’Indy – absent pour des raisons internes au studio et polémiques auprès des fans – aboutit à une décision radicale : sa mort hors champ. Cette disparition pèse lourdement sur Marion et justifie sa rupture avec Indiana. Ainsi, selon les confidences de Karen Allen recueillies par le Hollywood Reporter : « J’avais pensé être bien plus présente dans l’histoire… mais on est partis sur une direction différente. »
Un processus créatif tumultueux chez Lucasfilm et Disney
Il faut dire que les prémices du projet ont été marquées par des remaniements en coulisses. Initialement, Steven Spielberg devait diriger cette cinquième aventure. Mais entre emplois du temps incompatibles et divergences créatives avec Lucasfilm, puis avec Disney, c’est finalement James Mangold qui prend la main. Le nouveau réalisateur apporte sa vision – ainsi que de nouveaux scénaristes – bouleversant certaines idées conçues auparavant. « Sous Spielberg, Marion était bien plus impliquée… mais avec Mangold tout a changé et mon rôle s’est réduit à quelques scènes finales », regrette Karen Allen.
À vrai dire, la comédienne découvre tardivement qu’elle n’apparaîtra plus que pour boucler le destin sentimental d’Indy. Un caméo soigné certes, mais frustrant lorsqu’on se souvient de ses exploits passés dans Raiders of the Lost Ark ou Kingdom of the Crystal Skull.
Bilan financier et saveur douce-amère du dernier chapitre
Malgré un budget pharaonique estimé à près de 387 millions de dollars, Dial of Destiny ne récolte qu’environ 384 millions au box-office mondial – une déconvenue commerciale notable pour Disney. Si les effets spéciaux sophistiqués, dont le fameux rajeunissement numérique d’Harrison Ford, impressionnent, ils ne suffisent pas à masquer les choix narratifs discutables qui jalonnent ce chant du cygne.
Reste alors ce dernier échange entre Indy et Marion : simple, pudique, mais loin des grandes heures passées ensemble. Pour certains spectateurs comme pour Karen Allen elle-même, difficile de ne pas penser qu’on aurait pu viser plus haut…