Jusqu’où la série La Tour Sombre de Mike Flanagan respectera-t-elle l’œuvre de Stephen King ?

Image d'illustration. La Tour SombreMedia Rights Capital / PR-ADN
La nouvelle adaptation de la saga "La Tour Sombre" par Mike Flanagan suscite l'attente des fans, curieux de savoir dans quelle mesure le réalisateur respectera l’œuvre originale de Stephen King pour cette série très attendue.
Tl;dr
- Adaptation freinée par des problèmes de droits d’auteur complexes.
- Mike Flanagan cherche des alternatives pour les personnages-clés.
- Les premiers épisodes éviteront les éléments intertextuels difficiles.
Un casse-tête de droits pour une œuvre tentaculaire
Adapter la saga The Dark Tower, véritable pilier dans l’œuvre de Stephen King, relève du défi. Alors qu’Amazon a confié le projet à Mike Flanagan – un nom désormais associé à plusieurs réussites sur Netflix, comme Doctor Sleep ou encore The Fall of the House of Usher –, c’est bien la question des droits qui se dresse en principal obstacle. La richesse intertextuelle des romans, accumulée au fil de plus de trente ans, rend l’adaptation télévisuelle complexe : chaque personnage issu d’un autre livre – pensons à Randall Flagg ou Père Callahan – appartient parfois à un autre studio. Pour les intégrer, il faut négocier avec une multitude d’ayants droit, comme l’a expliqué Flanagan lors du podcast « Kingcast ».
L’ingéniosité scénaristique face aux absences inévitables
Faute de pouvoir rassembler tous les personnages emblématiques, le créateur réfléchit déjà à des solutions alternatives. Il envisage par exemple de remplacer certains rôles par des figures familières issues d’autres œuvres du maître de l’horreur. Ainsi, Abra Stone ou Dick Hallorann (The Shining) pourraient prendre la place laissée vacante par ceux que le jeu des droits empêche d’utiliser. « Quels autres personnages pourraient susciter l’enthousiasme, même en changeant la donne ? » », s’interroge Flanagan.
Parmi ces idées :
- Abracadabra Stone : issue de « Doctor Sleep », facile à insérer grâce à la proximité de Flanagan avec cette adaptation.
- Dick Hallorann : son destin varie selon les adaptations, ouvrant la porte à un retour scénaristique astucieux.
Plus étonnant encore, reste la question du caméo de Stephen King lui-même, présent dans le sixième tome sous forme de personnage : faut-il conserver cet élément méta ou opter pour une pirouette narrative impliquant Flanagan ?
Simplicité salvatrice pour la première saison
Bonne nouvelle toutefois pour les fans inquiets : les deux premiers tomes restent relativement sobres quant aux références externes. Les détours complexes vers « The Wizard of Oz », « Harry Potter », ou même les Beatles ne surviennent qu’à partir du troisième livre. Ce répit permettra aux débuts de la série télévisée d’Amazon de s’attarder sur ce qui fait sa force : une aventure western-fantasy sobre, mais immersive.
Selon Flanagan, réussir cette entrée en matière posera des bases solides auprès du public et facilitera peut-être l’obtention future des précieux droits manquants. L’essentiel étant que chacun puisse suivre sans avoir lu tout l’univers King, ce que le romancier lui-même a toujours revendiqué.
L’équilibre délicat entre fidélité et accessibilité
Flanagan devra trancher : quelles références conserver et lesquelles adapter ? Entre exigences juridiques et attente des fans aguerris, il lui faudra sans doute jouer sur plusieurs tableaux pour que cette adaptation longtemps attendue ne connaisse pas le sort du film raté sorti en 2017. Si pari réussi, « The Dark Tower » pourrait enfin trouver sur petit écran la reconnaissance qu’elle mérite depuis tant d’années.