Jack Skellington : un personnage inspiré d’un autre film de Tim Burton

Image d'illustration. The Nightmare Before ChristmasTouchstone Pictures / PR-ADN
Jack Skellington, le célèbre personnage de "L’Étrange Noël de Monsieur Jack", doit une partie de son inspiration à une figure déjà explorée par Tim Burton dans un autre de ses films marquants, témoignant ainsi du lien entre ses œuvres.
Tl;dr
- Jack Skellington s’inspire d’Ed Wood.
- Tim Burton célèbre les outsiders mal compris.
- L’optimisme côtoie la mélancolie chez Jack.
Le squelette mélancolique de Halloweentown
Derrière le costume rayé et le sourire énigmatique de Jack Skellington, héros du film d’animation « The Nightmare Before Christmas », se cache une figure bien plus nuancée qu’il n’y paraît. Incarné par Chris Sarandon et chanté par Danny Elfman, ce squelette élégant est l’âme – mais non le maire – de Halloweentown, où monstres et spectres vivent toute l’année en attendant leur grande nuit. Malgré son statut de leader incontournable dans la préparation d’Halloween, Jack traverse une crise existentielle : effrayer les humains ne lui suffit plus, une sourde lassitude l’envahit.
Ce malaise va basculer lorsqu’il découvre, par hasard, l’univers féérique de Christmastown. Submergé par des sensations inconnues, il tente maladroitement de s’approprier cette magie de Noël qui lui échappe. Mais ce n’est qu’au terme de son errance, face à la poupée de chiffon Sally (doublée par Catherine O’Hara), que Jack comprend enfin ce qu’il cherchait sans le savoir : l’amour.
Aux sources d’un personnage : l’ombre d’Ed Wood
C’est pourtant dans les coulisses du film que l’on découvre une filiation inattendue. Dans un récent ouvrage sur la genèse visuelle du film, Tim Burton confie que son héros puise directement son optimisme chez le cinéaste des années 1950 Edward D. Wood, Jr., immortalisé plus tard par Johnny Depp dans « Ed Wood ». Connu pour ses films fauchés et extravagants, Ed Wood était animé d’une passion désarmante pour le cinéma fantastique… quitte à se heurter au manque de moyens ou à un certain déficit de talent.
Voici comment Burton caractérise cette influence :
- « Jack était toujours très positif, très énergique et très égaré… Il est perçu comme effrayant, mais c’est un artiste enthousiaste avant tout. »
Jack partage donc avec Ed Wood ce mélange d’ingénuité, d’audace naïve et de profonde inadéquation face au monde qui l’entoure.
L’art du marginal chez Burton
Cette sympathie pour les marginaux n’est pas nouvelle dans la filmographie de Burton. Depuis ses débuts, il met en scène des personnages à la fois excentriques et isolés – pensons à Beetlejuice ou Edward aux mains d’argent –, fascinés autant qu’exclus par leur différence. Lui-même revendique cette proximité : enfant passionné par les films de monstres comme « Frankenstein » ou « King Kong », il y voyait moins des menaces que des âmes torturées en quête de compréhension.
Jack Skellington incarne parfaitement cette dualité chère à Burton : effrayant en apparence, mais profondément humain dans sa recherche obstinée de sens et d’émotion – un outsider poétique égaré entre deux mondes.