Honor Blackman, la femme qui a redéfini James Bond

Image d'illustration. Pussy GaloreEON Productions / PR-ADN
Avec Pussy Galore dans Goldfinger, elle a brisé les clichés des « Bond girls » et imposé un modèle féminin fort et indépendant.
Tl;dr
- Honor Blackman, incarnant Pussy Galore dans Goldfinger, a transformé la représentation des femmes dans James Bond, refusant l’étiquette réductrice de « Bond girl ».
- Son personnage, indépendant et compétent, résiste à Bond et joue un rôle crucial dans l’intrigue, rompant avec les clichés de l’époque.
- Au-delà de ce rôle emblématique, Honor Blackman a revendiqué son héritage, montrant que des femmes fortes pouvaient exister dans la franchise sans être définies par leur relation à l’espion.
L’empreinte indélébile d’Honor Blackman sur James Bond
Parmi les figures marquantes de l’univers 007, le nom d’Honor Blackman s’impose. Incarnant la célèbre Pussy Galore dans Goldfinger, elle a su imposer une nouvelle dimension à la représentation féminine, loin du simple archétype associé aux partenaires de l’espion britannique. Pourtant, jusqu’à ses derniers jours, l’actrice britannique ne cachait pas son exaspération face à l’étiquette de « Bond girl », une expression qu’elle jugeait rabaissante pour des personnages aussi élaborés.
Un personnage féminin qui bouscule les codes
Avec la sortie de Goldfinger en 1964, la saga se dotait non seulement d’un film considéré comme un modèle du genre, mais aussi d’une figure féminine inédite. Interrogée en 2012 par la Radio Times britannique, Honor Blackman exprimait franchement son rejet du qualificatif : « Il n’y avait pas de Bond girls à mon époque, et ce terme me rend folle ! Cela nous fait passer pour des cruches qui tombent aussitôt dans les bras de Bond ». Or, comme elle aimait le rappeler, Pussy Galore était avant tout une femme forte et compétente – c’est précisément ce qui l’avait séduite dans ce rôle.
D’ailleurs, loin de succomber docilement au charme de l’espion incarné par Sean Connery, Pussy Galore dirige sa propre escadrille et oppose une réelle résistance à James Bond. Son indépendance – rare pour l’époque – se manifeste jusque dans la narration, puisque son aide se révèle cruciale pour déjouer les plans d’Auric Goldfinger.
Un héritage revendiqué
Si le succès phénoménal du film a longtemps fait de Pussy Galore l’emblème de la carrière d’Honor Blackman, celle-ci poursuivit néanmoins un parcours riche à la télévision et au théâtre. Elle n’a jamais cessé de dénoncer l’appellation « Bond girl », expliquant dans divers entretiens que son personnage aurait eu sa place dans n’importe quel film tant il était bien écrit. Selon elle, seules certaines partenaires tombaient sous le charme dès leur première rencontre avec 007 ; Pussy Galore représentait autre chose.
Des femmes remarquables dans la franchise James Bond
Si certains accusent la franchise d’un sexisme latent, il serait réducteur d’en ignorer ses figures féminines marquantes. Avant Pussy Galore, il y eut déjà des personnalités notables comme Honey Ryder (Ursula Andress) ou Tatiana Romanova (Daniela Bianchi). Plus tard viendra Jinx (Halle Berry) dans Die Another Day, qui s’est imposée sans avoir besoin d’être définie par sa relation à Bond.
En fin de compte, si certains clichés persistent encore autour du mythe 007, des interprètes comme Honor Blackman, par leur force et leur engagement, ont largement contribué à en bousculer les contours traditionnels.