Gerhard Eschelbeck de Google : objectif zéro intrusion dans son réseau
Gerhard Eschelbeck, nouveau patron de la sécurité de Google, rêve d'un internet entièrement crypté. Il mise sur la taille de Google pour chasser n'importe quel intrus, même s'il provient de la toute-puissante NSA.
Gerhard Eschelbeck est autrichien, et il est surtout en charge des questions de sécurité et de données privées chez Google. Dans un entretien exclusif à l’Afp, il évoque son souhait d’un Internet entièrement chiffré, et part en guerre contre toute intrusion dans son réseau, que les “pirates” soient privés ou émanant de la puissance publique.
Gerhard Eschelbeck : “La sécurité est une course permanente”
A la tête d’une équipe de 500 personnes, le nouveau patron de la sécurité mise sur la taille du géant du web pour mener à bien cette chasse aux pirates :“La taille de notre infrastructure informatique nous permet de traiter, d’analyser et de faire des recherches sur les menaces qui changent constamment, et de chercher à prédire ce qui se prépare”.
Selon lui, pas de doute : “La sécurité est une course permanente ; la clé, c’est de combien on peut anticiper”. S’il est conscient du nombre croissant de techniques aux mains des pirates pour pénétrer un réseau, il se dit cependant certain “de (sa) capacité à les identifier avant qu’ils ne deviennent une menace, à les bloquer et les empêcher d’entrer dans (son) environnement”.
Un cryptage généralisé des données informatiques ?
Le rêve de l’intraîtable nouveau chef de la sécurité des données ? Un univers informatique entièrement crypté, même pour nous simples utilisateurs du web : “On n’envoie pas une lettre à un ami dans une enveloppe transparente, et c’est pourquoi le cryptage pendant le transport est crucial”, confie-t-il.
Selon cet ancien créateur d’une start-up rachetée depuis par McAfee, il ne faudra pas plus de quelques années avant que la connexion à notre messagerie par simple mot de passe ne soit obsolète. Ainsi, le géant du web commence-t-il à mettre en place des authentifications à deux facteurs : un code unique parvient sur le smartphone d’un internaute, et vient s’ajouter à son mot de passe classique. Une philosophie qu’il résume ainsi : “La vie privée, pour moi, c’est protéger et sécuriser mes activités, qu’elles me soient personnelles, et pas visibles par le monde entier (…) Nous avons fait d’énormes efforts pour nous concentrer et mettre les bouchées doubles sur les problèmes de protection des données privées”.