Fusion SFR et Numericable, la concurrence demande des concessions
Les grands opérateurs se sont retrouvés devant l’ARCEP pour arbitrer certains points concernant la fusion SFR — Numericable
Depuis le rachat de SFR par Numericable, la concurrence est sur les dents. Cette dernière est encline à accepter le rapprochement entre les deux sociétés à condition qu’elles acceptent de faire quelques concessions. En gros, chacun cherche à défendre sa part du gâteau de peur de perdre une grosse partie de son chiffre d’affaires sur des domaines ou il règne depuis longtemps sur le marché des télécoms, mais également à éviter les conflits d’intérêt.
Lors d’une réunion arbitrée par l’ARCEP, 6 sociétés étaient présentent pour faire entendre leur point de vue et défendre leur business. Bien entendu, SFR et Numericable, mais aussi Orange, Free, Bouygues Telecom, Zeop (opérateur à la Réunion) et Alternative mobile (représentant des MVNO) s’était déplacés pour faire entendre leur point de vue. Il en est ressorti 4 points sur lesquelles l’ARCEP devra trancher.
La Réunion et le marché pro au centre des débats.
Le premier point d’arbitrage concerne la boucle locale très haut débit. Sur ce marché, SFR/Numericale détiendra 60 % du nombre total d’abonnés au très haut débit en France. Orange souhaite que le FFTH soit ouvert à certaines autres zones à des tarifs réglementés et régulés.
Les sociétés ont également planché sur la problématique du marché de l’entreprise. Cette fusion entre SFR et Numericable conférera 25 % du marché aux deux sociétés. Nous aurons donc une situation de duopole, car Orange possède lui plus de 70 % des parts de marché du marché pro, il faudra donc réglementer sur ce point.
Les DOM-TOM ont également été au centre de toutes les attentions. La nouvelle société SFR/Numéricable serait en situation de monopole sur cette zone avec plus de 75 % du marché. Pour pallier à cela, Numericable pourrait céder ses parts à la société Outremer Telecom ou encore a Free en ce qui concerne la téléphonie mobile.
Dernier point important levé lors de cette réunion, le rôle de Vivendi qui détiendra plus de 20 % de la nouvelle société. Ce qui pose problème dans le domaine de la télévision par ADSL, Vivendi étant propriétaire du groupe Canal. Cette nouvelle situation pourrait engendrer des conflits d’intérêts si Canal avait la possibilité de connaître les conditions commerciales négociées avec les autres acteurs du milieu.
L’ARCEP va avoir beaucoup de travail pour arbitrer ces différents dossiers. Elle devrait rendre sa décision pour la fin du mois même s’il se murmure que des solutions amiables devraient être trouvées par les différents acteurs.