Facebook : aprés l’affaire Cambridge Analytica, un mémo interne suscite l’indignation
Le fonctionnement du réseau social et la croissance de l’entreprise semblent primordiales et même l'unique préoccupation de ses cadres. Un mémo interne trahi la manière de penser d'Andrew Bosworth : la fin justifie les moyens !
Un mémo interne de Facebook refait surface au milieu de la crise Cambridge Analytica, dont l’auteur est un haut responsable au sein du réseau social et dont les mots laissent peu de place au doute ou à l’interprétation : tout est bon, même le pire, du moment que le réseau social grossi…
La fin justifie t-elle les moyens chez Facebook ?
Dans ce mémo d’Andrew Bosworth et publié par le site BuzzFeed, on peut lire : « C’est pourquoi tout le travail que nous faisons pour améliorer la croissance est justifié. Toutes les pratiques douteuses d’importation de contacts. Toutes les subtilités qui aident les gens à rester accessibles à leurs amis. Tout le travail que nous faisons pour apporter plus de communication. Le travail que nous aurons probablement à faire en Chine un jour ou l’autre. Tout cela ».
Il réaffirme à de nombreuses reprises : « C’est notre impératif. Parce que c’est ce que nous faisons. Nous connectons les gens ». Progressivement, ses mots sont de plus en plus indignant, arguant : « les meilleurs produits ne gagnent pas. Ceux que tout le monde utilise l’emportent ».
Il va jusqu’à préciser, « nous connectons plus de gens », «Cela peut être mauvais s’ils le rendent négatif. Peut-être que cela coûte une vie à quelqu’un en exposant quelqu’un aux intimidateurs ». Il prend un second exemple en indiquant sans remord : « Peut-être que quelqu’un meurt dans une attaque terroriste coordonnée sur nos outils ».
Des remords, Boz Bosworth ne pensait pas ce qu’il écrivait…
L’actuel patron de la division hardware de Facebook, Andrew Bosworth sait que sa position stratégique au sein de Facebook sera analysée et décortiquée, surtout en ce moment où le réseau social passe par la pire crise de son histoire, en accumulant les scandales autour de la collecte de données. L’homme semble avoir fait son chemin de croix et fait amende honorable en affirmant qu’il ne pense plus ce qu’il écrivait il y a deux ans…
« Je ne suis pas d’accord avec ce mémo aujourd’hui et je n’étais déjà pas d’accord avec même quand je l’ai écrit. Le but de ce message, comme beaucoup d’autres que j’ai écrits en interne, était de faire remonter à la surface des questions qui, selon moi, méritaient davantage de discussions avec l’ensemble de l’entreprise. Débattre sur de tels sujets sensibles est une part essentielle de nos processus […] ».
Andrew Bosworth a également posté un tweet, suite a la publication de son mémo interne dans la presse :
My statement on the recent Buzzfeed story containing a post I wrote in 2016 pic.twitter.com/lmzDMcrjv5
— Boz (@boztank) March 29, 2018
De son côté, Mark Zuckerberg a simplement déclaré à BuzzFeed que son collègue est : « un leader talentueux qui dit beaucoup de choses de manière provocante. Celle-ci fait partie des opinions avec lesquelles la majorité des personnes chez Facebook, moi compris, sont fermement en désaccord. Nous n’avons jamais cru que la fin justifiait les moyens ». Sans plus de précisions, conscient que son réseau social est victime de sa propre viralité et fait bad buzz, sur bad buzz ces derniers jours…