DOGE parie sur l’IA pour réécrire le paysage réglementaire américain
Aux États-Unis, une intelligence artificielle du DOGE promet de transformer la déréglementation.
Tl;dr
- Le DOGE utilise une IA pour analyser et recommander la suppression massive de règles fédérales jugées obsolètes, avec un objectif de simplification du paysage réglementaire.
- Des tests menés au CFPB et au HUD montrent son efficacité, mais aussi ses limites, l’IA ayant parfois mal interprété certains textes législatifs.
- Le plan vise à éliminer 50% des réglementations fédérales d’ici septembre 2025, mais ce calendrier ambitieux suscite scepticisme et appels à un contrôle humain renforcé.
L’IA au service de la déréglementation fédérale
Face à la complexité du paysage réglementaire américain, le DOGE (Department of Government Efficiency ou département de l’Efficacité gouvernementale) s’appuie désormais sur une solution d’intelligence artificielle pour trier, analyser et recommander la suppression de milliers de règles fédérales. Selon une récente enquête publiée par le Washington Post, ce nouvel outil baptisé « DOGE AI Deregulation Decision Tool » ambitionne rien de moins que d’accélérer et rationaliser le processus de déréglementation, en ciblant particulièrement les textes jugés obsolètes ou sans fondement légal.
Une démarche déjà expérimentée dans plusieurs agences
L’efficacité de cette intelligence artificielle n’est pas restée théorique. Des essais ont déjà été conduits au sein du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), où l’outil a assisté la rédaction de la totalité des recommandations de déréglementation. Parallèlement, le Department of Housing and Urban Development (HUD) a également eu recours à ce système pour examiner plus d’un millier de sections réglementaires. Plusieurs membres du personnel du HUD, contactés par le quotidien américain, confirment une utilisation récente mais mentionnent quelques ratés. L’un d’eux observe notamment que l’IA a pu « mal interpréter certains passages législatifs », remettant en cause son infaillibilité.
Cible : supprimer la moitié des règlements en quatre semaines ?
Dans un document interne obtenu par le journal, l’objectif affiché se veut ambitieux : permettre aux agences, grâce à cet outil, d’établir leurs listes de règles à supprimer avant le 1er septembre 2025. Le plan prévoit ensuite que le DOGE consolide ces listes pour arriver à un total de suppression équivalent à « 50% des réglementations fédérales actuelles (soit environ 100 000 règles) ». La promesse ? Boucler l’opération en moins d’un mois — un calendrier qui laisse perplexe certains observateurs.
Bientôt un déploiement élargi… non sans incertitudes
Dès ce mois-ci, le DOGE prévoit d’élargir la formation sur l’utilisation de l’IA auprès d’autres agences fédérales. Mais si la technologie séduit par sa rapidité potentielle, les premiers retours soulignent aussi ses limites. Comme souvent face à l’innovation, enthousiasme et prudence cohabitent : entre potentiel disruptif et nécessité d’un contrôle humain accru pour éviter les erreurs lourdes de conséquences.