Des ex-employés d’ASML auraient permis à la Chine de créer un prototype de machine EUV

Image d'illustration. Développeurs en chine collaborant sur des solutions logicielles innovantesADN
Des ingénieurs ayant travaillé pour ASML auraient permis à la Chine de mettre au point un prototype de machine de lithographie EUV, une technologie clé jusqu’ici dominée par l’Europe et essentielle à la fabrication des puces électroniques avancées.
Tl;dr
- Prototype chinois d’EUV développé à Shenzhen.
- Production nationale de puces avancées visée dès 2028.
- Enjeu stratégique face aux restrictions occidentales.
Un prototype inédit à Shenzhen : la Chine accélère sur l’EUV
En toute discrétion, une équipe basée à Shenzhen aurait, selon les révélations de Reuters, franchi une étape décisive dans la course mondiale aux semi-conducteurs. Ces chercheurs affirment avoir finalisé plus tôt cette année un prototype de machine utilisant la lithographie extrême ultraviolet (EUV), technologie indispensable à la fabrication des puces les plus avancées – celles qui alimentent notamment l’intelligence artificielle. À ce stade, le dispositif serait en phase de test, mais il générerait déjà le rayonnement ultraviolets requis pour la gravure des microprocesseurs.
L’expertise derrière la prouesse technologique
Il ressort que ce développement s’appuie en partie sur l’expérience d’anciens ingénieurs d’ASML, leader néerlandais du secteur. En Occident, la maîtrise du procédé EUV demeure un monopole jalousement gardé et constitue un levier géopolitique central pour les États-Unis et leurs alliés. Les entreprises comme Intel ou encore TSMC, références incontestées dans ce domaine, dépendent toutes de ces équipements pour rester compétitives.
Poussée stratégique et calendrier ambitieux
Le président chinois, Xi Jinping, a élevé l’autonomie technologique au rang de priorité nationale. Si les informations rapportées se confirment, cela signifierait que Pékin est en passe de réduire nettement son retard sur les puissances occidentales, bien plus rapidement que prévu par les analystes. D’après une source citée par Reuters : « L’objectif est que la Chine puisse fabriquer des puces avancées avec des machines entièrement nationales ».
Certains experts estiment que la production en série pourrait démarrer dès 2028 – quand d’autres tablent plutôt sur 2030. L’enjeu ne se limite pas à un simple exploit industriel ; il s’agit aussi, comme le souligne un informateur proche du dossier, d’un défi souverain visant à « exclure totalement les États-Unis des chaînes d’approvisionnement chinoises ».
L’EUV : clé de voûte de l’industrie des puces
Pour mieux saisir l’importance de cette percée, il suffit de rappeler quelques réalités du marché actuel :
- EUV reste une technologie hors de portée pour la quasi-totalité des pays.
- Son contrôle conditionne directement la capacité à produire des circuits dernier cri.
- L’accès aux équipements demeure strictement encadré par les États-Unis et l’Europe.
Si le pari chinois aboutit, c’est bien tout l’équilibre mondial autour du marché des semi-conducteurs qui pourrait basculer.