De nouveaux messages émanant des ondes gravitationnelles détectés
Les membres des collaborations Ligo et Virgo ont publié un catalogue faisant état des ondes gravitationnelles découvertes à l'occasion de leurs dernières campagnes d'observation. Et on y retrouve pas moins de quatre nouvelles fusions de trous noirs.
Albert Einstein avait en son temps évoqué ces ondes gravitationnelles. Aujourd’hui, ce sont les scientifiques des collaborations LIGO et VIRGO qui travaillent dessus, ayant détecté en 2016 une première onde. Et bonne nouvelle, les détecteurs américains et européens construits pour détecter ces micro-ondulations ont fait d’autres découvertes.
Des messages d’ondes gravitationnelles détectées
Ils ont pu ainsi découvrir dix paires de trous noirs ainsi qu’un couple à neutrons, racontant à leur manière l’histoire de l’Univers. L’ensemble de ces découvertes est capitalisé au sein d’un catalogue, qui apparaît notamment sous la forme de simulations vidéo. Chaque événement porte un numéro, qui permet de savoir à quelle date il a été détecté.
Parmi les découvertes les plus notables, les scientifiques ont découvert quatre fusions de trous noirs stellaires supplémentaires (Ces événements ont été baptisés GW170729, GW170809, GW170818 et GW170823), qui ont formé à l’origine des systèmes binaires ainsi qu’une collision d’étoiles à neutrons. Cela permet d’enrichir les connaissances en matière d’astronomie, notamment sur la nature de certains sursauts gamma.
Nelson Christensen, directeur du laboratoire Artemis de l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) à Nice, explique : « Ce catalogue résulte d’une réanalyse complète de tous les signaux reçus depuis le début. C’était nécessaire car nos méthodes ont évolué, elles ont été améliorées, nous avons mis au point de nouvelles techniques… Ainsi tous les événements détectés le sont avec les mêmes critères. Le catalogue qui est publié contient les analyses les plus précises et fouillées concernant les propriétés des sources (leurs masses, leurs spins, en tout onze paramètres), les événements marginaux qui n’ont pas été pris en compte, et les estimations de taux de coalescences de trous noirs et étoiles à neutrons dans l’Univers. »
Une astronomie gravitationnelle amenée à se développer
Parmi les quatre nouvelles sources d’ondes gravitationnelles détectées, il y en a une qui retient plus l’attention, notamment parce qu’elle bat plusieurs records. Dénommée GW170729, il s’agit de la source d’ondes gravitationnelles la plus lointaine identifiée à ce jour. De même, il s’agit d’un événement qui implique les astres les plus massifs.
Au final, son produit correspond à un trou noir de 80,3 masses solaires, de même, son rayonnement, qui apparaît sous la forme d’ondes gravitationnelles, correspond à la masse de près de cinq soleils, ce qui est colossal et tout simplement incroyable. La catalogue, grâce à une infographie interactive, permet d’avoir une idée sur cet événement extraordinaire.
Une troisième campagne de mesure devrait débuter en 2019, permettant ainsi de multiplier les détections d’ondes gravitationnelles. Pour l’astrophysicien Olivier Minazzoli, cela sera possible « grâce à l’amélioration de la sensibilité des détecteurs ». Et ce grand nombre d’observations permettra « d’accroître la précision des tests de la relativité générale ».