Comment Avengers : L’Ère d’Ultron a su esquiver l’erreur majeure du Bouffon Vert

Image d'illustration. Avengers L'Ère d'UltronMarvel / PR-ADN
Lors de la production d’Avengers: L’Ère d’Ultron, les créateurs ont prêté une attention particulière à éviter une erreur majeure commise avec le personnage du Bouffon Vert dans un précédent film de super-héros, afin d’améliorer la crédibilité de leur antagoniste.
Tl;dr
- Concevoir un Ultron crédible a été un défi majeur.
- L’équilibre émotion/menace différait du Green Goblin.
- Le design d’Ultron reste moins marquant dans le MCU.
Une menace à inventer : Ultron, défi visuel du MCU
Trouver l’équilibre parfait entre la menace et l’émotion, voilà ce qui a tourmenté les équipes de Marvel Studios lors de la conception d’Ultron pour « Avengers: L’Ère d’Ultron ». À travers le récit du livre « The Story of Marvel Studios: The Making of the Marvel Cinematic Universe », on découvre à quel point donner une vraie âme au premier robot-vilain officiel du Marvel Cinematic Universe s’est révélé complexe. Si des figures comme le Terminator inspirent la terreur, il n’est pas rare qu’un robot glisse vers le ridicule à l’écran. Le réalisateur Joss Whedon se souvient avoir voulu éviter la fameuse erreur dite du « Bouffon vert », en référence au choix artistique de « Spider-Man » (2002).
Quand l’expression faciale devient essentielle
« Dans les comics, Ultron affiche toujours un visage féroce. Mais impossible de tenir deux heures ainsi — c’est là toute la faute du Bouffon vert. » Ces mots de Whedon traduisent cette volonté d’apporter une forme de tristesse et de profondeur au personnage. Dans « Spider-Man », le masque figé du Bouffon vert, porté par Willem Dafoe, n’exprimait qu’une jubilation maléfique ; tout reposait alors sur la voix de l’acteur. Cela pouvait convenir à ce personnage inhumain, puisque le spectateur savait qu’un homme se cachait derrière. Pour Ultron, entièrement artificiel, l’enjeu était tout autre.
L’évolution du design dans le MCU
Au cœur du processus créatif, Ryan Meinerding, chef du développement visuel chez Marvel, explique : « On essaye souvent d’équilibrer fidélité aux comics et exigences scénaristiques. Avec Ultron, ces chemins étaient divergents. » Alors que les BD imposaient une froideur impitoyable à travers un masque hurlant, le film avait besoin d’une expressivité inédite pour son antagoniste principal. Résultat ? Un compromis : certains sous-fifres (les Sub-Ultrons) arborent ce visage impassible, mais pas Ultron Prime.
Force est pourtant de constater que cette prudence laisse des traces : si les critiques saluent une animation numérique efficace, nombreux sont ceux qui peinent à se souvenir des traits précis d’Ultron. La créature rejoint ainsi la liste grandissante des « grands méchants gris » caractéristiques du MCU.
Bilan nuancé pour un méchant ambitieux
On peut légitimement se demander si l’époque choisie pour sortir « L’Ère d’Ultron » n’a pas limité ses audaces visuelles. Après le tournant coloré apporté par « Les Gardiens de la Galaxie », sans doute aurait-on tenté une version plus flamboyante et extrême du personnage quelques années plus tard. Mais avec une ambition démesurée et tant d’attentes autour du projet, réussir à offrir un vilain crédible tenait déjà de l’exploit.