Cette mystérieuse tradition télévisuelle des années 1970 est toujours vivante au Royaume-Uni

Image d'illustration. A Ghost Story for ChristmasBBC / PR-ADN
Dans les années 1970, une tradition télévisuelle aux accents mystérieux a captivé le public britannique. Aujourd’hui encore, cet héritage fascinant continue d’influencer la programmation au Royaume-Uni et de séduire de nouvelles générations de téléspectateurs.
Tl;dr
- La BBC perpétue la tradition des « Ghost Stories ».
- Les adaptations des années 1970 restent les plus marquantes.
- Le renouveau moderne est jugé moins effrayant.
Des traditions hivernales pas comme les autres
Au Royaume-Uni, les célébrations de fin d’année réservent leur lot de coutumes singulières. Si le fameux spot publicitaire de John Lewis ou les pulls de Noël improbables ont trouvé leur place dans le folklore britannique, un autre rituel perdure avec une discrétion fascinante : celui du récit de fantômes à Noël. Cette habitude remonte à plusieurs siècles, popularisée au XIXe siècle grâce à des écrivains tels que Charles Dickens, dont A Christmas Carol reste une référence indétrônable, et plus tard M.R. James, véritable architecte du genre moderne.
L’ère mythique des années 1970
En matière de frissons festifs, la série télévisée A Ghost Story for Christmas, lancée par la BBC dans les années 1970, s’impose comme un jalon incontournable. Réalisés en majorité par Lawrence Gordon Clark, ces courts-métrages misent davantage sur l’atmosphère que sur les effets spectaculaires. Tournés avec des moyens modestes en 16 mm, ils insufflent une tension sourde et durable, loin du grand spectacle. Parmi les adaptations notables issues des récits de M.R. James, citons :
- A Warning to the Curious, où un archéologue est hanté après avoir déterré une couronne saxonne ;
- The Stalls of Barchester, centré sur un archidiacre tourmenté par ses propres actions ;
- The Signalman, signé Dickens, magistralement interprété par Denholm Elliott.
D’autres épisodes, plus expérimentaux comme « The Ash Tree » ou originaux tels que « Stigma » et « The Ice House », n’ont pas rencontré le même succès – ce qui a précipité la mise en sommeil du format jusqu’en 2005.
Un retour entre nostalgie et modernité
Lorsque la BBC relance la collection au XXIe siècle, le défi est d’autant plus grand que la plupart des meilleures histoires avaient déjà été adaptées auparavant. Les premières tentatives manquent d’impact : ni « A View from a Hill » ni « Number 13 » ne séduisent vraiment les amateurs de frissons. Avec l’arrivée de Mark Gatiss, qui s’empare du projet depuis plusieurs années, la saga retrouve une certaine régularité, mais peine à renouer avec l’intensité glaçante d’autrefois. On retiendra tout de même quelques réussites modernes telles que « The Tractate Middoth », hommage direct à l’univers érudit de James, ou encore « The Dead Room », porté par l’interprétation remarquable de Simon Callow. Toutefois, malgré une réalisation soignée et des moyens renforcés, il manque souvent ce trouble persistant qui faisait le sel des productions seventies.
L’esprit fantomatique d’un Noël britannique
Si la tradition du récit spectral sous le sapin a survécu aux décennies et séduit toujours par son originalité typiquement britannique, c’est bien dans la pénombre sobre et anxiogène des années 1970 que réside encore aujourd’hui le vrai frisson hivernal offert par ces adaptations télévisées légendaires. Pour qui recherche un Noël hanté à souhait… il suffit parfois d’éteindre les lumières et de replonger dans ces classiques oubliés.