Pour Bruxelles, YouTube doit mieux rémunérer les artistes
Pour la Commission européenne, YouTube doit revoir son modèle de redistribution des revenus envers les ayants droit.
On a peut-être tendance à l’oublier, mais YouTube est en peu de temps devenu un poids lourd de l’industrie musicale. À l’échelle mondiale, la plateforme vidéo représente près de 40 % de la consommation de musique. À titre d’exemple, YouTube représente 65 % des musiques écoutées en streaming sur Internet selon le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP).
Inutile donc de préciser que le service de Google pèse lourd dans la rémunération des ayants droit, mais selon la commission européenne, YouTube devrait se montrer plus généreux qu’il ne l’est actuellement avec les artistes.
Seulement 4% du revenu des artistes
En effet, si YouTube concentre 40 % de la consommation de musique dans le monde, la plateforme ne représente que 4 % de la rémunération globale des artistes. Le plus étonnant, c’est que malgré une base d’utilisateurs plus conséquente que Deezer ou Spotify, YouTube ne représente que 10 % des 104 millions d’euros de chiffre d’affaires du streaming musical reversé l’an dernier aux artistes.
Dans le détail, un abonné YouTube rapporterait 54 fois moins d’argent aux ayants droit qu’un abonné premium sur Spotify et 3 fois moins qu’un utilisateur de la version gratuite du service de streaming suédois. Selon Andrus Ansip, chargé du Marché numérique unique à la commission Juncker, YouTube compte 1 milliard d’utilisateurs et représente un total 600 millions d’euros de revenus pour les ayants droit. Spotify ne compte de son coté “que” 30 millions d’abonnés payants et reverse 1,6 milliard. Ce qui prouve bien que YouTube n’est pas aussi généreux que ses concurrents.
Les mesures proposées par la Communauté Européene
Pour remédier à ce manque d’équité, Andrus Ansip et ses équipes préparent une réforme des droits d’auteurs en Europe. Google de son côté va devoir gérer ce nouveau front alors que les grands labels lui mettent la pression pour renégocier leur contrat avec la plateforme de Google.