Bouygues Telecom/Orange : un échec des négociations coûteux pour les opérateurs
La négociation avortée entre Bouygues Telecom et Orange, annoncée durant ce weekend, a coûté plusieurs milliards d'euros aux opérateurs français.
Après 3 mois de négociations infructueuses, qui auraient dû permettre de ramener le secteur des télécoms de quatre à trois opérateurs sur le marché français, SFR, Free, Orange et Bouygues ont du faire face à des conséquences imprévues : une perte combinée de 10 milliards d’euros.
Il subsistait de nombreux points de blocage, notamment vis-à-vis de la répartition des actifs, Free ne souhaitant pas hériter des antennes de l’architecture Bouygues mais seulement de l’emplacement de celles-ci. Autre point de friction : Xavier Niel, PDG de Illiad-Free, aurait ajouté de nombreuses conditions à l’accord portant sur la mutualisation des réseaux avec SFR, autant de conditions jugées inacceptables.
Si cela ne suffisait pas, il faut également mentionner l’obstacle constitué par le risque d’exécution, c’est à dire l’attente de validation de la négociation par l’Autorité de la Concurrence, qui tranche et valide les ventes. Une prise de décision d’une telle ampleur, précédée par une étude pointilleuse, aurait mis plusieurs mois à aboutir.
Quatre tentatives, quatre échecs
La consolidation du secteur des télécoms français paraît impossible, aujourd’hui plus que jamais, avec une quatrième tentative avortée de fusion. L’inimitié et la méfiance des opérateurs français les uns vis-à-vis des autres fige le paysage des opérateurs télécoms français, et empêcherait également tout acteur étranger de s’introduire sur le marché.
Suite à l’annonce de l’échec de négociation, la valeur du titre de Bouygues Telecom a perdu plus de 16% de sa valeur, ce qui est préjudiciable pour l’opérateur qui cumule une perte financière estimée à 2 milliards d’euros. Le titre des autres opérateurs a également plongé, avec un total de pertes en capitalisation de 8,7 milliards d’euros. On peut donc compter sur une augmentation du tarif des forfaits de la part des opérateurs,