Billy Bob Thornton révèle la raison émouvante derrière l’arrêt de sa carrière de réalisateur

Image d'illustration. LandmanParamount / PR-ADN
Billy Bob Thornton, célèbre pour son rôle dans la série Landman, a récemment révélé pourquoi il ne compte plus repasser derrière la caméra. L’acteur et réalisateur évoque une raison personnelle et émouvante expliquant son éloignement de la réalisation.
Tl;dr
- Thornton ne veut réaliser que des films très confidentiels.
- Il juge la littérature du Sud trop peu populaire aujourd’hui.
- Il reste actif comme acteur, mais pas comme réalisateur.
Une trajectoire singulière à Hollywood
Après un détour par des métiers manuels et une tentative inachevée en psychologie, Billy Bob Thornton n’a pas suivi le parcours habituel vers les projecteurs de Hollywood. Ce n’est qu’à l’approche de la trentaine qu’il décide de s’installer à Los Angeles pour tenter sa chance dans le cinéma, décrochant son premier rôle modeste dans le film « Hunter’s Blood » en 1986. Pendant près d’une décennie, il enchaîne les petits rôles sans trouver de projet qui lui ressemble vraiment.
L’éclosion grâce à « Sling Blade »
La véritable bascule survient en 1996 avec la naissance du personnage de Karl, un homme handicapé originaire de l’Arkansas, imaginé, incarné et dirigé par Thornton dans « Sling Blade ». Ce film, tiré d’un spectacle solo puis d’un court-métrage, lui vaut une reconnaissance éclatante : un Oscar du meilleur scénario et une nomination pour son interprétation. Dès lors, il devient une figure incontournable devant la caméra — pourtant, sa carrière de réalisateur prend rapidement une tournure inattendue.
Des envies de cinéma trop confidentielles ?
Depuis « Sling Blade », seulement quatre autres films sont signés par Thornton, dont le western « All the Pretty Horses » ou encore « Jayne Mansfield’s Car ». Mais pourquoi cet arrêt brutal derrière la caméra ? Interrogé par CBS, il confie : « Je doute que quelqu’un veuille voir ce que j’ai à dire en tant que réalisateur ou scénariste, car tout ce que je fais repose sur la littérature du Sud. Je pense que ces histoires ne seraient pas pertinentes aujourd’hui. »
Pour lui, adapter la littérature sudiste américaine, imprégnée des cicatrices de l’esclavage et de la guerre civile — celle de Faulkner, Alice Walker, ou encore Richard Wright — ne rencontre plus d’écho auprès du public contemporain. Les sujets y sont complexes : certains auteurs dénoncent racisme et ségrégation (à l’image d’« Autant en emporte le vent » ou « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur »), d’autres revisitent un passé douloureux à travers des récits empreints de nostalgie ou de réalisme psychologique difficilement transposables au cinéma moderne.
À vrai dire, même si quelques tentatives récentes ont vu le jour — pensons aux adaptations discutées menées par James Franco — leur réception reste très marginale. Difficile donc pour Thornton d’obtenir un soutien financier pour ce type de projets jugés trop « niche ».
Loin des plateaux, mais jamais inactif
Pour l’instant, il préfère se concentrer sur ses rôles d’acteur et sa participation à des projets tels que « Landman ». Ainsi s’explique cette pause indéfinie derrière la caméra : un goût personnel assumé pour des œuvres exigeantes… mais trop peu fédératrices aux yeux des studios américains.