Banjo : l’entreprise a utilisé une société écran et des applications pour récolter des données sur les réseaux sociaux
La firme qui utilise l'intelligence artificielle et collabore est le gouvernement américain aurait eu des méthodes peu scrupuleuses pour assembler ses jeux de données.
Décrite par une ancienne employée comme Cambridge Analytica, mais en pire, la société Pink Unicorn Labs (PUL) était semble-t-il une société fantôme liée à Banjo. Cette dernière est une entreprise qui travaille avec les forces de l’ordre américaine et utilise l’intelligence artificielle pour traiter les flux d’information que lui confie celles-ci. Motherboard révélait la semaine passée que l’entreprise avait signé un contrat de 5 ans de 20,7 millions de dollars avec l’Utah en 2019 qui lui permet d’avoir un accès sans précédent aux données relatives à la circulation, aux caméras de surveillance, aux systèmes d’urgence 911, aux données de localisation des véhicules appartenant à l’État, et à d’autres données sensibles. La société dit combiner ces données avec d’autres recueillies sur les réseaux sociaux, à partir de satellites et d’autres applications, et affirme que ses algorithmes “détectent des anomalies” dans le monde réel. Baptisé Live Time Intelligence, le système a pour ambitieux objectif d’alerter les forces de l’ordre sur les crimes commis en temps réel.
La promesse de données en temps réel
Motherboard souligne que dans ses discours à des clients potentiels, Banjo promet que son IA peut aider la police à résoudre les cas d’enlèvement d’enfants “en quelques secondes”, identifier les situations de tireurs actifs quand elles se produisent, ou potentiellement envoyer une alerte lorsqu’il y a un accident de la circulation, un déploiement d’airbag, un incendie, ou une voiture qui roule de travers. On ne savait cependant pas encore comment l’entreprise tissait sa toile de données.
Une société fantôme pour “scraper” les réseaux sociaux
Une enquête plus approfondie de Vice révèle que l’entreprise a crée une société écran, Pink Unicorn Labs, qui a développé trois applications (“One Direction Fan App”, “EDM Fan App” et “Formula Racing App”). Celles-ci, présentes de 2015 à 2016 sur le Play Store “n’avaient pas de connexion avec Banjo, mais une analyse de son code indique des connexions avec la société“. C’est à partir de celles-ci que PUL a eu accès à des comptes Facebook, Twitter, Instagram, VK, FourSquare, Google Plus et le réseau social chinois Sina Weibo.
La méthode utilisée par Banjo n’est pas entièrement claire, mais les applications auraient pu récolter des données depuis les médias sociaux “en envoyant le jeton de connexion sauvegardé à un serveur pour que Banjo l’utilise plus tard, ou en utilisant l’application elle-même pour collecter des informations” rapporte Motherboard. Lorsqu’elles sont ouvertes, elles font des requêtes vers le domaine “pulapi.com”, aujourd’hui inaccessible. Nul doute qu’on en apprendre plus les prochains jours.
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