Auto : la détection de personnes n’est pas encore au point selon l’American Automobile Association

L'AAA ou American Automobile Association indique dans une étude que les conducteurs de véhicules équipés de freins automatique d'urgence ne devraient pas s'en remettre à la seule décision de la machine.

Aujourd’hui bardées de technologie, les voitures permettent-elles pour autant de rouler avec une conscience plus tranquille ? La question se pose notamment pour les véhicules (semi-)autonomes qui relèguent les décisions de conduite à un système informatique. Ces technologies, qui s’inscrivent dans la catégorie d’aide à la conduite automobile (ADAS ou Advanced driver-assistance systems en anglais) ont pour but d’aider le conducteur dans ses tâches, d’anticiper les risques et de l’assister dans la conduite. L’American Automobile Association remet aujourd’hui en cause le système de freinage automatique d’urgence, comme le signale Ars Technica. L’association a testé la détection de personnes de quatre modèles (une Chevrolet Malibu, une Honda Accord, une Tesla Model 3 et la Toyota Camry) dans différents scénario afin d’étudier son comportement. Les résultats ne sont pas de bon augure cependant, comme l’AAA le rapporte dans un rapport, notamment car les véhicules ne peuvent prévenir que les plus simples des situations.

Des progrès à faire

Si l’on sait depuis 2015 que le système de freinage automatique d’urgence permet de réduire de 38% les collisions grâce à une meta-analyse réalisée avec la participation de l’Euro NCAP et de l’ANCAP, l’AAA montre qu’il reste des progrès à faire pour prévenir des accidents avec les piétons. Les tests ont été conduits sur une piste simulant une autoroute à quatre voies et sur une autre simulant une rue avec un virage à droite (avec une courbe de rayon de 17,3 mètres), tous sur de l’asphalte et par temps sec. Les mannequins de test étaient à la fois de taille adulte et enfant et simulaient une traversée depuis le trottoir de gauche et depuis le trottoir de droite.

Des résultats mitigés

Tous lancés à 32 km/h, l’étude montre que sur l’autoroute la Tesla Model 3 ne freinait pas suffisamment pour éviter l’impact, que la Chevrolet n’a pas freiné dans deux test runs alors que le système avait détecté les piétons, que la Honda Accord a pu prévenir l’impact 3 fois sur 5 et que la Toyota Camry, qui s’en sort le mieux, a éviter l’accident 5 fois sur 5, donnant une notification visuelle en 1,2 seconde et 10,8 mètres avant le mannequin. À 48 km/h cependant, les résultats empirent. Seule la Honda, qui a pu freiner de plus de 5 km/h avec succès dans le test précédent a été testée : elle a renversé les mannequins dans 3 des 5 tests, mais parvenait à freiner de 12,5 km/h.

Des difficultés après un virage et en basse luminosité

L’autre phase de test, dans laquelle un mannequin était placé après une virage, présente des résultats plus effrayants encore : seule la Chevrolet Malibu, lancée à 32 km/h (20 mph), a prévenu son conducteur, quatre fois sur cinq, à 0,4 seconde et 2,9 mètres de l’impact. Les autres véhicules n’ont été capables d’alerter leur pilote dans aucune des cinq sessions de test. Enfin des tests de nuit ont été conduits — une heure après le coucher du soleil, sans éclairage routier — à 40 km/h, et aucun véhicule n’a pu prévenir son pilote ou l’accident. Si la technologie est ainsi un filet de sécurité, la personne derrière le volant doit ainsi rester vigilante à tout moment.