Apple, Alphabet, Microsoft, Tesla et Dell accusés d’exploiter les enfants dans les mines du Congo
Un recours collectif vient souligner l'exploitation d'enfants mineurs au Congo, qui extraient du minerai de cobalt pour des partenaires des grandes firmes de la tech.
L’électronique se repose en grande partie sur des minerais précieux et rares très conducteurs, dont les ressources reposent pour certaines en République Démocratique du Congo. Ces « minéraux des conflits » (tantale, étain, tungstène, or, etc.) sont extraits dans « des conditions violant les droits humains et dont les profits servent à alimenter les groupes armés » selon un document du Parlement Européen qui se propose de règlementer leur commerce à l’aide du « Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque« . Ce dernier propose des audits externes des chaînes d’approvisionnement pour plus de transparence, une évaluation des risques et la publication de rapports de fonctionnement.
Des enfants exploités et mutilés
La démarche a été mise en place par certaines entreprises, notamment Fairphone qui propose un smartphone réalisé à partir de minerais obtenus de façon équitable et respectueuse de l’environnement. Tous les acteurs de la tech ne sont cependant pas aussi irréprochables, et un recours collectif tient à le souligner. Ce dernier a été déposé par International Rights Advocates au nom de plusieurs plaignants qui dénoncent l’exploitation d’enfants ainsi que leurs conditions de travail : « Les jeunes enfants qui exploitent le cobalt ne sont pas simplement obligés de travailler à temps plein, des emplois miniers extrêmement dangereux, aux dépens de leur éducation et de leur avenir« , énonce le recours, « ils sont régulièrement mutilés et tués par des effondrements de tunnels et d’autres dangers communs à l’extraction du cobalt en RDC. »
Deux poids, deux mesures
Ces derniers « utilisent des outils primitifs pour creuser des tunnels sans aucun équipement de sécurité et sans aucun soutien structurel« , alors même que les grands acteurs de la tech de leur côté sont hypocrites et « jouent avec les mots » selon l’IRA. En effet ils évoquent des « artisans mineurs » pour regrouper et invisibiliser dans une seule catégorie les personnes employées dans les mines.
Ni noir, ni blanc
Sur le banc des accusés, Apple. L’entreprise qui se fournit en RDC a pourtant une réputation exemplaire en Chine où elle conduit des entretiens avec les salariés de ses partenaires (44 000 en 2018) afin de s’assurer qu’ils sont capables d’exprimer leurs préoccupations et formés de manière complète pour éviter les accidents. En 2016, « Apple se félicitait que l’intégralité de ses fournisseurs d’étain, tungstène, tantale et or participe à des audits indépendants pour la deuxième année consécutive. Ils n’étaient que 2 % à le faire en 2010 » selon MacG. L’entreprise est par ailleurs plutôt bien vue par l’association Greepeace au sein de son Guide to Greener Electronics publié en 2017. Microsoft, Dell et Alphabet, autres accusés, avaient quant à eux été moins bien classés.