Airbnb est une entreprise de technologie, contrairement à Uber selon la Cour Européenne
Alors que la Cour avait statué sur le statut d'Uber, société de taxis selon elle, une autre licorne qu'est Airbnb se voit gratifié du statut d'entreprise technologique.
Airbnb s’est toujours présenté comme une entreprise technologique, plutôt qu’un agent immobilier, et la Cour de Justice Européenne vient de lui reconnaître cette spécificité. Faisant partie des rares « licornes » de la Silicon Valley, l’entreprise aux 12 000 employés a explosé en seulement 10 ans d’existence, se plaçant dans une niche dans laquelle se trouvait jusqu’alors des solutions gratuites telles que le couchsurfing. Plutôt que de proposer un canapé ou un lit gratuitement, Airbnb s’est mis en tête de monétiser ces offres et de voir plus grand, en invitant les utilisateurs à proposer un appartement entier. À Paris, on estimait les logements disponibles à 70 000 en 2017, ce qui du même coup réduit le nombre de logements disponibles aux locataires classiques. Malgré tout, l’entreprise est une « société de technologie » selon la Cour Européenne, comme le rapporte Bloomberg (paywall).
Entreprise de technologie vs. Entreprise classique
La Cour avait déjà dû statué sur la dualité entreprise de technologie/entreprise traditionnelle avec Uber lorsqu’en 2017 Uber Technologies Inc., malgré son nom, a été reconnue comme une société de taxis. Cette décision fut lourde de conséquences pour la firme, qui devenait règlementée par les règles de transport des États membres de l’Union européenne, et non par les lois sur le commerce électronique. Uber a également dû renoncer à engager des conducteurs sans permis Taxi ou Limousine en Europe.
Des différences capitales
Airbnb est au contraire reconnue comme « un intermédiaire électronique légitime plutôt que comme le fournisseur direct d’un service » selon le site américain. Alors que des associations d’hôteliers voulaient faire s’appliquer une loi de 1970 qui exige des agents immobiliers qu’ils obtiennent des licences, souscrivent une assurance responsabilité civile et fournissent des garanties financières au cas où un client aurait besoin d’être remboursé, c’est une directive de 2015 qui qualifie l’entreprise comme service intermédiaire qui a été retenue. De plus, là où Uber fixe le prix des trajets de ses VTC, Airbnb ne fixe pas celui des loyers et n’exerce donc pas une « influence décisive » sur la transaction finale.