Polémique aux États-Unis avec des SDF utilisés comme hotspot Wi-Fi
L'idée saugrenue provient d'une agence new-yorkaise vantant les mérites d'une “expérimentation charitable“ à Austin lors du SXSW.
Des sans abris sont revêtus d’un t-shirt “I am a 4G hotspot“ qui indique aux passants qu’ils peuvent se connecter à Internet en se tenant à proximité d’eux. Pour ce faire les possesseurs d’appareils mobiles sont encouragés à débourser 2 dollars pour 15 minutes de communication. Ce prix reste indicatif et l’agence précise qu’il s’agit d’un montant à évaluer selon le bon vouloir de l’utilisateur. L’argent est alors versé directement au sans-abri si le paiement est effectué en liquide ou par prélèvement bimensuel via PayPal.
BBH Labs, l’agence marketing qui a imaginé ce concept, justifie sa campagne par la volonté de remplacer les services de distribution de journaux à la criée en faveur des plus démunis. “Nous sommes persuadés que la fourniture d’un service numérique permettra de faire gagner plus d’argent à ces personnes que par la distribution de tracts ou journaux“. Sonnée par l’assaut de vives critiques qui l’attaquent sur le web, l’agence a souhaité rappeler sur son site que même si les sans abris paraissent instrumentalisés par un tel concept d’homme-hotspot “il n’y a pas de marque en cause. Il n’y a aucun avantage commercial en jeu“.
Forcément, on peut se montrer choqué d’un certain point de vue, que les catégories socio-professionnelles les plus aisées puissent profiter de services rattachés à la haute technologie en utilisant les services des plus démunis. Il y avait toutes les chances que l’opinion publique y voit une symbolique dégradante des inégalités sociales. Et la polémique n’a pas manqué d’enfler aux États-Unis, faisant sombrer l’opération dans le fiasco.
Vouloir trouver des méthodes innovantes pour permettre aux sans abris de les aider à surmonter leurs difficultés et recréer du lien avec le reste de la population est une intention louable. Mais on est en droit de se demander si les penseurs du BBH Labs ont vraiment réalisé la portée symbolique de leurs idées auprès de l’opinion publique ? La polémique vous parait-elle justifiée ?