La mesure de la bande passante jugée trop compliquée par l’Arcep
Il y a quelques mois, le gouvernement avait demandé à l'Arcep de plancher sur un moyen de mesurer la bande passante Internet afin d'y appliquer une taxe. L'Autorité des télécoms juge cela impossible.
Mesurer la bande passante Internet est quelque chose de trop compliqué selon l’Arcep. Elle affirme que les techniques seraient trop complexes et qu’il existerait des moyens de contourner cette mesure. Bercy va donc devoir oublier l’idée de taxer les géants du net sur le volume de trafic qu’ils consomment.
L’Arcep juge la mesure de la bande passante trop complexe
Cela fait quelques années que l’idée de la taxation de la bande passante pour les plus gros acteurs du net avait germé au sein du gouvernement. Dans cet optique, Bercy avait demandé à L’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) de trouver une technique permettant de mesurer le trafic sur la bande passante d’Internet. Plus tôt dans la semaine, l’Autorité a publié son rapport expliquant au gouvernement que “mesurer le trafic sur internet est une tâche rendue complexe par la diversité des modalités d’acheminement de ce trafic“. En fait il serait quasiment impossible de déterminer la route empruntée par les contenus. Il “n’existe par ailleurs pas de méthode univoque, infaillible ou exhaustive permettant d’associer un trafic à un service“, ajoutait l’Arcep.
Une des méthodes qui permettrait de connaitre avec exactitude l’origine d’un contenu et le chemin qu’il a emprunté serait de décortiquer les paquets mais cette technique “en plus de soulever des questions en matière de protection des données personnelles, pourrait être rendue inopérante par le chiffrement des données émises” expliquait le gendarme des télécoms.
Le SNMP une solution viable mais limitée
La seule solution pour mesurer un volume de trafic serait le SNMP. Selon l’Arcep, cet outil réunit “faisabilité technique, coût et complexité raisonnable de mise en œuvre, fiabilité, complétude, caractère certifiable des résultats obtenus et ce, dans le respect des principes de neutralité de l’Internet et de secret des correspondances“. Cependant, selon Clément Cavadore, un consultant réseau interrogé par le site Rue89 : “SNMP c’est un moyen fiable, bête, et méchant, pour connaître le volume d’échanges faits entre deux partenaires disposant d’une liaison dédiée, par exemple un peering privé. Mais ce n’est pas suffisant pour mesurer le trafic entre des partenaires qui ne disposent pas d’interconnexion directe“.
Au vu de ces difficultés, il semblerait donc que Bercy va devoir faire l’impasse sur la taxation du trafic sur la bande passante Internet.