Facebook signalent des journalistes dans une affaire de pédopornographie
Facebook aurait livré les contacts de journalistes qui enquêtaient sur des groupes à caractère pédophile aux autorités.
Voici une nouvelle preuve que Facebook n’est pas encore très au point lorsqu’il lui faut gérer certains sujets sensibles comme le terrorisme ou la pédopornographie. Alors qu’ils venaient de réaliser un travail d’enquête de plusieurs années sur les groupes à caractère pédophile sur le réseau social, des journalistes de la BBC se sont vus livrés aux autorités par ce dernier.
Facebook dénonce les journalistes
C’est la BBC elle-même qui relaie cette affaire. Tout commence lorsqu’un groupe de journalistes décident de mener l’enquête sur des groupes Facebook secrets qui font de l’argent en commercialisant du contenu pédopornographique.
Au terme de leurs investigations, les journalistes négocient une interview avec les équipes de Facebook qui demandent alors des preuves de la présence de ce type de page. Les journalistes s’exécutent, mais ne s’imagineront pas que Facebook va alors les dénoncer aux autorités.
Facebook se « plie à la loi »
Si la démarche peut surprendre, Facebook a précisé qu’il n’avait pas le choix d’agir de la sorte. La législation oblige en effet les plateformes à signaler le contenu pedocriminel ainsi que leurs expéditeurs, dans le cas présent, les journalistes. Facebook indique que si les journalistes n’avaient envoyé que des liens vers les groupes concernés, le signalement au CEOP (Child Exploitation and Online Protection Centre) n’aurait pas été obligatoire. Le réseau social a également indiqué avoir supprimé les pages signalées par la BBC.
En attendant, cette affaire donne du grain à moudre aux journalistes responsables de cette enquête qui cherchaient à prouver les difficultés éprouvées par Facebook pour détecter et supprimer les contenus illégaux. Selon la BBC, 80 % des contenus illégaux ne seraient pas supprimés par le réseau.
Quoi qu’il en soit, après la médiatisation de cette affaire par la BBC, Facebook aurait finalement décliné la demande d’interview.