Véhicules connectés : du pain bénit pour les hackers
D'après une étude réalisée par deux entreprises américaines de sécurité informatique, les véhicules autonomes pourraient être facilement piratés. Il s'agit d'un sujet pris très au sérieux par les constructeurs automobiles et les sociétés d'assurances.
Il s’agit d’une étude menée par deux sociétés de sécurité informatique américaines, Mission Secure et Perrone Robotics, avec l’appui de l’Université de Virginie et du ministère américain de la Défense. Des tests ont été réalisés en conditions réelles sur des voitures autonomes et le résultat est sans appel : il est bel et bien possible de pirater ces véhicules et d’en prendre donc le contrôle.
La voiture autonome est vulnérable face aux hackers
Les voitures autonomes devraient vraisemblablement être mises en circulation d’ici 4 ou 5 ans. Equipées du dernier cri de la technologie (dont certaines innovations sans doute encore inconnues), elles embarqueront de nombreux capteurs tels des caméras, radars, lidars (guidage au sol par laser) qui informeront en temps réel des logiciels de guidage automatique chargés de rendre la conduite absolument automatisée. Mais toute cette technologie embarquée, à l’instar des voitures connectées, et aussi un vecteur de piratage potentiel.
Récemment, un pirate informatique a défrayé la chronique en ayant affirmé avoir pu, en plein vol, pénétrer le système électronique d’un avion de ligne et d’avoir ainsi pu modifier la trajectoire de ce dernier. Alors, qu’imaginer de la (future) voiture de monsieur Tout-le-monde ?
Un des tests de cette étude était la tentative de modifier le comportement du véhicule autonome se dirigeant vers un obstacle. Alors que les capteurs et le logiciel embarqué doivent normalement faire ralentir la voiture, il a été possible de modifier ce comportement et de faire, au contraire, accélérer le véhicule jusqu’à provoquer l’impact à grande vitesse.
Voiture autonome : dans le collimateur des assureurs
Les deux sociétés associées à cette étude sont directement concernées car elles commercialisent des solutions adaptées à ces risques de piratage. De plus, il y a fort à parier que les principaux constructeurs automobiles impliqués dans les projets de véhicules autonomes sont au courant de ces possibles failles de sécurité et planchent activement sur le sujet. Aucun d’eux ne pourrait se payer le luxe d’apparaitre en une des actualités avec un piratage massif de ses véhicules.
Les sociétés d’assurances, en toute logique, prennent elles aussi très au sérieux ces risques. Elles devront très certainement créer de nouveaux contrats et calculer de nouvelles primes totalement spécifiques à ce nouveau type de véhicule. Alors que ces voitures autonomes misent tout sur la sécurité, les primes d’assurances les concernant devront sans doute dans un premier temps être plus élevées, à cause du prix élevé de ces véhicules mais aussi et surtout à cause du manque de recul sur la survenue potentielle d’accidents couverts par les contrats d’assurance. L’assureur américain Nationwide commente d’ailleurs : “Certes les technologies des voitures autonomes et connectées réduisent ou éliminent certains risques auxquels font face aujourd’hui les conducteurs, mais de nouveaux risques vont probablement apparaître.”