Taylor Sheridan : deux grands auteurs de westerns à l’origine de l’inspiration de Yellowstone

Image d'illustration. YellowstoneParamount Network / PR-ADN
La série Yellowstone, créée par Taylor Sheridan, puise une inspiration directe dans l’œuvre de deux figures majeures de la littérature western. L’influence de ces auteurs transparaît dans l’ambiance, les thèmes et la construction des personnages du show à succès.
Tl;dr
- « Yellowstone » inspiré par McCarthy et McMurtry.
- Sheridan cite aussi Toni Morrison parmi ses influences.
- Clint Eastwood et « Unforgiven » marquent également la série.
Des influences littéraires marquantes derrière « Yellowstone »
Rarement une série télévisée américaine n’aura autant revendiqué son héritage littéraire que Taylor Sheridan avec son œuvre phare, « Yellowstone ». Si l’on retrouve indéniablement la rudesse du western dans chaque épisode, c’est surtout grâce à l’empreinte laissée par deux maîtres du genre : Cormac McCarthy et Larry McMurtry. Tous deux ont profondément bouleversé l’image romantique du Far West, la troquant contre une vision plus sombre et désenchantée de l’Ouest américain. Ainsi, selon Sheridan lui-même, « J’ai été très influencé par des écrivains comme Cormac McCarthy, Larry McMurtry, Toni Morrison… », une confidence livrée lors d’un entretien accordé à Variety en 2022.
Du roman à l’écran : des thèmes réinventés
Chez McMurtry — dont les romans comme « Terms of Endearment » ou encore le scénario du film « Brokeback Mountain » restent emblématiques — on perçoit une volonté de déconstruire les mythes fondateurs de l’Amérique. Quant à McCarthy, sa plume implacable a donné naissance à des classiques tels que « Blood Meridian » ou « No Country for Old Men ». Ce n’est donc pas un hasard si l’univers de Sheridan puise dans ces influences pour façonner un monde où règnent violence, fatalité et humanité brute. La filiation se devine jusque dans d’autres œuvres du créateur, comme le film néo-western « Hell or High Water », dont l’atmosphère aurait presque pu sortir d’un roman de McCarthy.
D’autres inspirations inattendues
À la surprise générale, Sheridan cite également Toni Morrison, romancière majeure connue notamment pour « Beloved ». Si le lien peut sembler ténu — Morrison abordant principalement les questions raciales là où « Yellowstone » reste centré sur un univers très blanc — la profondeur thématique de ses romans autour de la guerre de Sécession trouve tout de même un écho dans le regard que pose Sheridan sur le passé américain. Et puis, difficile d’évoquer ses influences sans mentionner le choc ressenti devant des films comme « Unforgiven » de Clint Eastwood ou « Danse avec les loups », qui imposaient déjà un regard renouvelé sur le mythe du cowboy.
L’hommage discret aux maîtres disparus
Pour clore ce cercle vertueux entre littérature et télévision, une anecdote touchante vient donner à cette filiation une dimension supplémentaire : il se murmure que McCarthy lui-même appréciait tant la série qu’il n’a pas hésité à la suivre jusqu’à sa disparition en 2023. Quand on sait qu’il est souvent déconseillé de rencontrer ses idoles, on imagine sans mal combien ce signe d’estime aura marqué Sheridan. Une forme de reconnaissance posthume qui consacre définitivement « Yellowstone » parmi les dignes héritiers du western littéraire contemporain.