Le satellite Hitomi nous offre un cliché de Persée avant de mourir
Le satellite japonais Hitomi n'aura fonctionné qu'un mois, il a cessé ses activités suite à une cascade d'erreurs technique. Avant de mourir, il aura cependant fait parvenir aux scientifiques des clichés de l'amas de Persée.
Le 26 mars dernier, l’agence spatiale japonaise, la JAXA, perdait le contrôle du satellite Hitomi. Ce satellite, équipé de puissants détecteurs sensibles aux rayons X avait pour mission de récupérer des données sur les trous noirs et les amas de galaxie, entre autres. Alors qu’il n’aura fonctionné qu’un peu plus d’un mois, l’engin aura tout de même eu le temps de transmettre quelques données, notamment des informations sur l’immense amas de Persée, un regroupement de galaxies massif.
Hitomi fait des révélations sur les trous noirs
Le satellite Hitomi avait été lancé le 17 février dernier depuis le centre spatial de Tanegashima. Mesurant 14 mètres de long pour un poids et 2,7 tonnes, ce petit bijou de la technologie, qui aura coûté 248 millions d’euros, erre désormais dans l’espace. Il ne sera resté opérationnel que 5 semaines avant de cesser de fonctionner, victime d’erreurs techniques et humaines.
Heureusement pour les scientifiques, il aura eu le temps de récupérer des informations sur les amas de galaxies et les trous noirs, la mission qui lui était confiée. Il a transmis entre autres des données sur l’amas de Persée, un amas de galaxie situé à 250 millions d’années-lumière de la Terre, avec en son milieu un immense trou noir. Ces clichés, pris aux rayons X, permettent d’en découvrir davantage sur ces phénomènes, notamment que les trous noirs massifs, dont la taille est supérieure de 100 millions à 10 milliards de fois à celle du Soleil, serait des régulateurs de croissance des galaxies. “Nous pensons qu’ils agissent comme des thermostats qui régulent la croissance des galaxies“, explique Brian McNamara, chercheur en cosmologie à l’université de Waterloo.
Des gaz moins rapides que ce que les chercheurs pensaient
En outre, les gaz qui se déplacent à l’intérieur de l’amas ne sont pas aussi rapides que ce que pensaient les scientifiques. Ils se déplaceraient à la vitesse de 164 km/s, ce qui est dix fois moins rapide que les étoiles et les galaxies. “Nous ne savons pas comment ça marche en détails. Cela pourrait signifier que le gaz est relativement “visqueux”. Nous n’en avions aucune idée ou presque avant Hitomi” indiquait l’un des co-auteurs de l’étude Mark Bautz.
Pour en apprendre plus, il faudra attendre la mission Athena de l’ESA en 2028, qui prévoit le lancement d’un satellite similaire à Hitomi, équipé de détecteurs en rayons X.