Rencontre avec Travis Kalanick, PDG et co-fondateur de Uber
Toujours dans la série de nos rencontres faites au cours de LeWeb'11, nous nous intéressons aujourd'hui à Travis Kalanick, PDG et co-fondateur du service de taxi/chauffeur privé Uber, dont nous avons déjà parlé ici.
Lors de son interview à LeWeb, à l’occasion duquel le service s’est officiellement lancé à Paris, Kalanick a annoncé l’arrivée de nouveaux investissements. Ceux-ci, à hauteur de 32 millions de dollars (provenant de Menlo Ventures, Goldman Sachs et le PDG d’Amazon Jeff Bezos) sont là pour développer la société à l’internationale, au delà des six villes américaines et de Paris, dans lesquelles le service est aujourd’hui disponible.
Pour avoir eu la chance d’utiliser le service lors de notre séjour à Paris, nous avons d’abord félicité Travis Kalanick pour Uber et son lancement à Paris. Amusé, il nous raconte: “c’est à Paris, 3 ans auparavant à la conférence LeWeb, que Garrett Camp et moi avons eu l’idée de Uber, c’est donc tout naturel de se lancer à Paris pour la première ville hors États-Unis.”
La question que beaucoup se posent concernant Uber, c’est bien sûr la cible du service. À ce sujet, le PDG sait parfaitement qui sont les clients qu’il vise : “En ce qui concerne notre cible, c’est assez simple, il s’agit des gens qui peuvent se l’offrir. Tout le monde n’a pas les moyens de prendre le taxi, et tout le monde n’en a pas forcément la nécessité. Nos clients peuvent être des professionnels, mais il s’agit généralement de personnes assez jeunes. J’aime dire que notre cible est le jeune travailleur, plutôt aisé. Vous imaginez si vous pouviez avoir accès à Uber lors d’un premier rendez-vous ? C’est l’idéal ! (rires)”
Si le service n’est bien sûr pas à l’abri de la concurrence, Uber est suffisamment unique dans son offre pour le co-fondateur : “les autres services de taxi ne proposent pas le standing des véhicules de nos partenaires, et les autres services de chauffeurs standing n’ont pas cette souplesse d’utilisation. Aujourd’hui, nous avons 60 véhicules sur Paris, et ce nombre ne cesse de croître. Nous travaillons avec des sociétés, qui profitent générallement de notre service pour remplir leurs plages libres. Plus il y a aura de voiture disponibles et affiliées avec Uber, plus le service gagnera en qualité et en souplesse.” Pour le PDG, la première menace vient des taxis eux-mêmes, non pas pour le service, mais pour le pouvoir de pression sur la loi qu’il peuvent avoir et ainsi menacer l’activité de Uber.
Le service, qui existe déjà depuis 18 mois à San Francisco, compte bien sûr continuer de se développer, et va pouvoir le faire grâce aux nouveaux investissements. Quand on demande à Kalanick où est-ce qu’il compte emmener Uber pour les prochaines années, il se montre très ambitieux : “Lors du dernier trimestre 2011, nous nous lancions dans une nouvelle ville par mois. Quand on regarde la liste des villes intéressantes pour nous, on peut facilement en isoler une vingtaine, en Europe, et en Asie. En 2012 nous aimerions toutes les desservir.“