Bouygues-Orange : tout reste à jouer
Les deux opérateurs s'étaient donné jusqu'au 31 mars pour conclure leur mariage. Ils se sont finalement octroyé un délai supplémentaire. Fin du suspense ce weekend ?
Les négociations entre Orange et Bouygues Telecom pour un éventuel rapprochement entre les deux opérateurs français n’en finissent plus et le suspens devrait se prolonger encore quelques jours. Les deux protagonistes se sont en effet donné quelques jours de répit, jusqu’à dimanche, pour finalement prendre une décision.
Orange-Bouygues : plusieurs points de blocage subsistent
Les deux opérateurs ont mené leur conseil d’administration mercredi et les deux ont rendu la même conclusion : “les négociations ne sont pas assez avancées” pour qu’une décision soit prise. Ils vont donc jouer les prolongations jusqu’à dimanche pour prendre une “décision définitive sur la poursuite du projet de rapprochement“.
Plusieurs points restent à régler, que ce soit entre les deux protagonistes mais aussi avec les autres opérateurs, à savoir Free et SFR et également avec l’Etat qui détient 23% de participation dans le capital de l’opérateur historique. Les discussions avec le ministre de l’Economie Emmanuel Macron se passent “mal” selon des sources proches du dossier, citées par “La Tribune”. Le rachat de Bouygues a été évalué à 10 milliards d’euros qui seraient payés en cash et en parts de capital.
Ainsi Bouygues obtiendrait 12% du capital d’Orange avec la possibilité d’augmenter ses parts par la suite. L’Etat pourrait alors voir sa part diluée, en sachant que celui-ci ne veut pas descendre en dessous des 20%. Pour Bercy, 10 milliards c’est trop, estimant que selon les comptes de Bouygues, la partie Telecom ne vaudrait pas plus de 6 milliards.
Des négociations houleuses entre Orange Bouygues et Macron
L’Etat souhaiterait en plus imposer des clauses de “standstill” à l’opérateur Bouygues qui empêcheraient celui-ci de “monter au capital d’Orange pendant 7 ans” et lui demande de “renoncer aux droits de votes doubles pendant 10 ans“, indiquait une source auprès du “Figaro”. “La position ambigüe de l’Etat suscite des interrogations chez Bouygues et Orange” déclarait une autre source.
En cas d’échec des négociations ce week-end, Bouygues pourrait se retrouver en difficulté à court terme. L’an dernier, l’opérateur avait déclaré des pertes de 59 millions d’euros alors que ses concurrents avaient, eux, redressé leurs comptes.