Qualcomm demande aux États-Unis de le laisser vendre des puces à Huawei
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine n'en finit plus, avec Huawei pris en étau. Aujourd'hui, le géant Qualcomm demande à l'Oncle Sam de l'autoriser à vendre des puces à Huawei.
On pourrait penser que Qualcomm serait plutôt heureux du bannissement décidé par les États-Unis envers Huawei, visant notamment à limiter l’accès aux puces à ce dernier. Pourtant, il semblerait que ce soit tout le contraire. Le Wall Street Journal déclare avoir obtenu un document de Qualcomm dans lequel ce dernier enjoint le gouvernement américain à lever les restrictions en place et le laisser vendre ses processeurs Snapdragon à Huawei.
Qualcomm plaide sa cause pour pouvoir vendre ses puces à Huawei
Le bannissement n’empêchera pas Huawei d’obtenir les composants nécessaires et pourrait coûter des “milliards de dollars” de ventes américaines au profit de fabricants étrangers comme MediaTek et Samsung, selon les déclarations de Qualcomm. Lever ce bannissement permettrait d’aider les sociétés américaines à rester compétitives. Il pourrait aussi y avoir un “changement rapide sur le marché des puces 5G” si Qualcomm doit encore subir cette restriction alors que les concurrents étrangers ont toute liberté d’agir.
Qualcomm ne se cache pas de vouloir faire des affaires avec Huawei. Dans sa dernière présentation des résultats, son PDG Steve Mollenkopf déclarait que Qualcomm était actuellement en train de réfléchir à la manière dont il pourrait vendre ses produits à tous les fabricants de smartphones, “y compris Huawei”. Cela étant dit, il n’était alors pas fait mention de cette campagne de lobbying. Celle-ci survient peu de temps après que le règlement d’un différend juridique entre les deux parties, réglé comme souvent avec un gros chèque. Nul ne sait si ces deux événements sont liés.
L’administration Trump lui autorisera-t-elle une exception au bannissement ?
Quelques compagnies ont pu obtenir une exception à ce bannissement des États-Unis. C’est le cas d’Intel, de Micron et de Xilinx. La demande de Qualcomm n’est pas irréalisable mais le succès de l’opération est loin d’être garanti. Les smartphones représentent une part importante dans les affaires de Huawei. Permettre une exception majeure comme celle-ci pourrait être perçu comme un affaiblissement du bannissement. Et cela pourrait aussi sembler incohérent dans la mesure où des sociétés éditrices de logiciels comme Google ont toujours interdiction d’interagir avec le géant chinois. À suivre !