Pourquoi WhatsApp est contraint d’apporter des modifications ?
Comme nous l'indiquions un peu plus tôt dans la journée, WhatsApp apportera des modifications à son service, mais cette fois, c'est sous la contrainte que les développeurs doivent travailler, notamment après des lynchages en Inde.
Nous en parlions il y a quelques jours, WhatsApp s’était retrouvé au milieu d’une vaste polémiques en Inde, après que son service ait servi à propager massivement de fausses informations, avec comme tragique finalité, des lynchages publiques ayant fait une vingtaine de morts. Le ministre indien menaçait clairement les responsables de l’application d’une fermeture, si la messagerie ne trouvait pas une solution immédiate.
Le gouvernement Indien contraint WhatsApp à réagir
Le gouvernement indien a imposé à WhatsApp de prendre des mesures immédiates après la diffusion massive de fausses informations et Ravi Shankar Prasad, le ministre des technologies de l’information, a déclaré : « Quand des rumeurs et des fausses informations sont propagées par des agitateurs, le média utilisé pour cette propagation ne peut pas échapper à ses responsabilités. S’il se contente de rester spectateur muet, alors il risque d’être considéré comme complice et, par conséquent, devra faire face à des poursuites judiciaires. » Une menace non dissimulée des autorités à l’encontre du géant américain.
Propriété de Facebook, la messagerie WhatsApp aurait fort à perdre avec un marché comme l’Inde et toute l’équipe a donc planché sur des solutions dans l’urgence, comme nous l’expliquions ce matin dans cet autre article. En effet, fort de 200 millions d’utilisateurs actifs, l’Inde représente une vaste part de marché pour la messagerie et un tout aussi grand réservoir d’utilisateurs potentiels pour une croissance future.
De son côté, Facebook a expliqué : «Nous sommes horrifiés par la violence en Inde, et nous avons annoncé plusieurs modifications de produit pour aider à répondre à ce problème», ajoutant «C’est un défi qui nécessite une action de la part de la société civile, des autorités et des entreprises de la tech», histoire de glisser au ministre indien que la responsabilité incombe surtout aux autorités de son pays et à la culture locale.
Moins de partages et un retour aux sources
La mesure la plus symbolique pour lutter contre la viralisation des fakenews a donc été de faire passer la limite des transferts à des contacts, de 250 à 20 contacts seulement pour l’ensemble des utilisateurs de WhatsApp et à seulement 5 personnes en Inde. De plus, dans ce pays, la fonctionnalité “transfert rapide” a aussi disparu, il faut désormais aller dans le menu textuelle à chaque fois, ce qui est plus contraignant et limitera donc le volume de contacts concernés par les partages de contenus (photos, vidéos, textes).
Enfin, les partages seront notifiés comme tels aux destinataires, afin que ces derniers puissent savoir que le message n’est pas privé, mais un simple partage. Facebook explique : « Cela vous aidera à savoir si vos amis ou contacts ont écrit le message qu’ils vous envoient, ou si celui-ci a été initialement envoyé par quelqu’un d’autre. Nous vous encourageons à traiter avec précaution les messages transférés avant de les transférer à votre tour » L’objectif de WhatsApp est de revenir aux origines, rappelant que l’application est une messagerie privée avant tout.