Pluribus, un univers proche de The Last of Us version HBO, sauf sur un point clé

Image d'illustration. PluribusSony Pictures Television / PR-ADN
Le programme d’intelligence artificielle Pluribus partage de nombreux points communs avec l’univers post-apocalyptique de la série The Last Of Us produite par HBO, tout en se distinguant sur un aspect fondamental qui change profondément la donne.
Tl;dr
- « Pluribus » réinvente l’apocalypse avec une approche originale.
- « The Last of Us » reste fidèle à son jeu, mais manque d’innovation.
- Les hommages aux classiques du genre sont habilement détournés.
Une apocalypse sous un nouveau jour
Il faut bien l’admettre : les fictions mettant en scène la fin du monde, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles, d’invasions extraterrestres ou de pandémies, semblent suivre un schéma éprouvé. Pourtant, voilà que Vince Gilligan, créateur renommé, surprend en livrant avec « Pluribus » sur Apple TV une série qui bouscule les codes et évite l’écueil de la redite. Son pilote, « We is Us », ne ressemble à rien de ce qu’on a déjà pu voir ces dernières années dans le registre.
L’originalité plutôt que la répétition
Dès ses premières minutes, « Pluribus » prend le spectateur à contre-pied. Là où beaucoup auraient opté pour une montée en tension progressive, le récit met en scène des chercheurs affiliés à un programme scientifique façon SETI, scrutant les signaux venus de l’espace. Lorsqu’un mystérieux message s’avère être une séquence d’ARN, on pense aussitôt à « Contact » ou même à « Species ». Mais le scénario bifurque habilement : l’expérience tourne court et déclenche une pandémie inédite transformant la population mondiale en organisme collectif — clin d’œil appuyé aux « pod people » de l’Invasion of the Body Snatchers. Toutefois, la série ne se contente pas de multiplier les références ; elle les détourne avec finesse pour mieux déstabiliser.
Des références revisitées avec subtilité
En mettant au centre du récit Carol (Rhea Seehorn), l’une des dernières humaines dotées d’autonomie, Gilligan propose une satire teintée de science-fiction où chaque événement semble imprévisible. Contrairement à « The Last of Us », qui suit point par point la structure narrative de son jeu vidéo éponyme — jusqu’à reproduire le twist concernant Sarah (Nico Parker) — « Pluribus » s’affranchit du canevas classique. La progression de la crise se fait ici non pas brutalement, mais avec une étrangeté quasi insidieuse.
Pour clarifier les différences majeures entre ces deux œuvres :
- « The Last of Us« s’appuie sur son modèle vidéoludique et adopte ses ressorts émotionnels sans réelle prise de risque scénaristique.
- « Pluribus », au contraire, préfère surprendre sans jamais se contenter d’imiter ses aînés.
L’audace narrative récompensée
Là où le show créé par Craig Mazin pour HBO finit par ressembler à une copie de lui-même — selon certains observateurs — le projet porté par l’ancien de The X-Files revendique ouvertement sa volonté de jouer avec les conventions du genre. Ce mélange d’hommages respectueux et de prises de liberté audacieuses hisse « Pluribus » au rang des séries marquantes pour quiconque pensait avoir tout vu côté apocalypse télévisuelle.