Pluribus Épisode 8 : une théorie de fans revisitée puis démystifiée

Image d'illustration. PluribusSony Pictures Television / PR-ADN
Le huitième épisode de Pluribus s’intéresse à une théorie largement répandue parmi les fans, en la mettant à l’épreuve au fil de son intrigue, avant de démontrer sa fausseté et de dissiper les doutes qui l’entouraient.
Tl;dr
- « Pluribus » déjoue une grande théorie sur les animaux.
- La série anticipe et répond aux spéculations des fans.
- L’écriture joue avec les attentes du public.
Une théorie animale habilement évacuée
Dans l’univers de « Pluribus », rares sont les épisodes qui laissent indifférent. La série, portée par Vince Gilligan, a encore frappé fort avec son huitième volet, intitulé « Charm Offensive ». Depuis le lancement de la saison, de nombreux spectateurs s’interrogeaient : les animaux feraient-ils partie du fameux esprit de ruche orchestré par les mystérieux Others ? Après avoir longuement entretenu le doute, le scénario prend un malin plaisir à désamorcer cette piste.
Il faut dire que tout semblait pointer vers une possible connexion animale. L’épisode précédent, « The Gap », multipliait les scènes où des lapins ou des bisons suivaient de près une Carol Sturka (Rhea Seehorn) solitaire et méfiante. Pourtant, dans « Charm Offensive », tout bascule lors d’un échange entre Carol et Zosia (Karolina Wydra) à propos d’un chien au comportement résolument individuel. L’explication tombe, implacable : « Les animaux ne font pas partie de la ruche… », balayant du même souffle une théorie qui avait enflammé forums et réseaux sociaux.
L’art du faux-semblant dans « Pluribus »
Ce retournement n’est qu’un exemple parmi d’autres d’une écriture qui semble toujours avoir un coup d’avance sur ses fans. Dès le départ, la série distille ses révélations au compte-gouttes — à propos du Joining, des « Others », ou encore de cet intrigant virus ARN d’origine extraterrestre. Mais loin de se contenter d’expliquer platement ses mystères, « Pluribus » aime brouiller les pistes.
Ainsi, quand surviennent des questions pressantes sur l’alimentation des Others ou sur la provenance du virus, la production choisit une mise en scène créative :
- Explications détaillées par un représentant de la Maison-Blanche ;
- Synthèses visuelles façon C-Span improvisées ;
- Justification par un John Cena intégré à la ruche qui expose froidement l’intérêt nutritionnel (et moral) du cannibalisme dans leur régime alimentaire.
Chaque détail apparaît comme une forme de dialogue taquin entre scénaristes et spectateurs avertis.
L’intelligence narrative comme marque de fabrique
Ce jeu subtil avec l’auditoire fait toute la singularité du show diffusé sur Apple TV. On pourrait presque croire que « Pluribus » devance chaque réflexion formulée par sa communauté – pour mieux lui glisser un clin d’œil complice ou, parfois, lui retirer le tapis sous les pieds. Ce procédé confère à la série une dynamique rare : celle d’un récit qui ne craint ni la remise en question ni l’autodérision.
Qu’il s’agisse d’hommages à des classiques SF ou de fausses pistes savamment orchestrées autour du hive mind, « Pluribus » continue à surprendre… et à donner matière à débat bien au-delà du générique final.