Orange et Free Mobile, une coopération en ligne de mire ?
Lors du lancement de son offre mobile, Free a été confronté à des coupures récurrentes de connexion, principalement entre 17h et 21h.
Free a donc décidé d’augmenter les capacités de son réseau, notamment pour tenir la charge du débit de connexions 3G. Pour pallier à ce problème, Free utilise un peu plus le réseau d’Orange et déploie actuellement ses propres antennes-relai.
Ces opérations ne sont pas au goût de tout le monde et surtout pour Bouygues, qui a accusé le nouvel opérateur de porter atteinte à la santé de l’emploi dans le secteur des Télécoms. Bouygues a en effet annoncé la suppression de 556 postes, qu’il impute principalement à l’arrivée de Free sur le marché.
Martin Bouygues, PDG de la société du même nom, a ainsi interpellé les parlementaires afin de remettre en question la coopération entre Orange et Free. Le document insiste sur la responsabilité de Free dans la restructuration de Bouygues, demande le non-renouvellement du contrat d’itinérance passé entre Orange et Free en 2018 et demande qu’il ne soit pas étendu à la 4G.
Selon Martin Bouygues, ce contrat d’itinérance empêche Free d’investir autant que ses concurrents dans son réseau mobile, causant un déséquilibre flagrant sur le marché en faveur de Free et au détriment de Bouygues. Il précise également qu’il s’agit là d’une stratégie de la part de Free pour n’investir que là où l’entreprise est sûre que c’est rentable.
Or ce contrat d’itinérance a été validé par l’Arcep et par l’Etat, qui est le premier actionnaire de France Télécom et donc d’Orange, ce qui rend difficile sa contestation. D’autant plus que l’Arcep fait bénéficier temporairement à Free d’un avantage financier important sur les tarifs d’interconnexion mobile.
Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a fait part de sa compassion à Martin Bouygues. Il lui a ainsi assuré que le contrat d’itinérance n’est que temporaire, le temps que Free déploie entièrement son propre réseau.
Xavier Niel a corroboré les propos de Stéphane Richard sur l’aspect temporaire de l’itinérance et du souhait de Free d’utiliser son propre réseau à terme.