Nomophobie : l’addiction au portable, l’un des maux de notre société moderne
Ce n’est pas un hasard si les gouvernements ont créé une Journée mondiale sans portable le 06 février. L’addiction aux smartphones semble de plus en plus forte, notamment chez les plus jeunes. La France n’échappe pas à ce problème...
Les nomophobes, ces personnes qui ne peuvent pas se passer de leur portable, sont-ils capables d’y parvenir à l’occasion de la Journée mondiale sans portable ? Un sondage réalisé à cette occasion par Toluna pour le site de portables reconditionnés Recommerce, nous éclaire sur le phénomène.
Une journée mondiale sans portable
Ils sont 21% en France à se considérer comme addicts, et reconnaître ne pas pouvoir se passer de leur smartphone. Près d’un quart des Français indiquent qu’ils ressentiraient un vrai manque sans avoir leur mobile pendant une journée, qui semble vraiment constituer un prolongement de soi.
Alors, les accros aux portables, ces nomophobes, sont-ils des gens malades ? Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie du CHU Henri Mondor et spécialiste des phobies, nuance ces propos : « être accro à son portable n’est pas une pathologie, au sens médical du terme. C’est plutôt une forme de dépendance ».
Une addiction au smartphone qui peut être forte
Le thérapeute poursuit, en indiquant ce qu’est réellement la phobie : « quelque chose qui crée une peur, un état de panique face à un danger imminent ». Il considère que pour le portable, « on est plus proche d’une forme d’anxiété ».
Pour le médecin, cela s’apparente à « l’addiction au jeu. Si on supprime l’accès à l’objet en question, ça crée un manque avec le stress qui en découle ». Et manifestement, l’âge de la personne, sa génération, influe sur son rapport au smartphone.
Sans surprise, ce sont chez les plus jeunes – nés quasiment avec un smartphone à la main- que cette addiction est la plus forte ; 40% des moins de 18 ans avouent ne pas pouvoir se séparer de leur smartphone plus de 5 minutes. Mais plus on avance en âge, moins le problème se pose : les plus de 55 ans sont 65% à dire qu’ils peuvent se passer de leur portable une journée…
L’addiction aux Smartphones, un réel danger chez les jeunes
Les Smartphones sont entrés dans nos vies, et notamment dans celle des jeunes, grands consommateurs d’Internet mobile. Travailler, manger et dormir, rien ne se fait sans le Smartphone qui est devenu indispensable. Dans une journée, en moyenne, les Français consultent 26,6 fois par jour leur Smartphone. Chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, ce chiffre s’élève à 50 fois par jour.
D’après une étude que le docteur Hyung Suk Seo, de l’Université de Corée à Séoul, a effectuée, l’addiction ecran ado favorise l’anxiété, l’insomnie et la dépression chez les jeunes. Cela est dû à un taux beaucoup trop élevé des neurotransmetteurs :
- GABA inhibant ou ralentissant les signaux du cerveau
- Glutamate – Glutamine provoquant l’excitation électrique des neurones
La dépendance au Smartphone crée un déséquilibre chimique dans le cerveau. Les chercheurs recommandent une thérapie comportementale. À part la nomophobie, de nouveaux troubles associés directement aux mobiles pouvant toucher les adolescents ont d’ailleurs été évoqués :
La peur de manquer de quelque chose : une peur associée aux multiples notifications et autres alertes en quantité sur les Smartphones. L’idée de les rater provoque une angoisse élevée pour les jeunes les plus connectés.
Le syndrome de la sonnerie fantôme : ce phénomène des plus sérieux, que de nombreux scientifiques étudient s’agit tout simplement de la sensation que votre Smartphone vibre, et pourtant ce n’est pas le cas.