Nikon met fin à son programme autorisant les réparateurs tiers
Désormais, Nikon reprend le contrôle total du juteux business de la réparation quitte à imposer à ses clients des temps d'attente plus long.
Nikon USA met fin à son programme de réparation tiers au début de l’année 2020, laissant sur le carreau plus d’une douzaine de magasins de réparation sans accès aux pièces ni outils officiels. Les quelque 15 membres “Authorized Repair Station” sont sur le point de devenir des ateliers de réparation non-autorisés. Dans une lettre obtenue par iFixit, Nikon USA a déclaré à ceux-ci qu’elle ne renouvellerait pas leurs contrats après le 31 mars 2020, justifiant “une évolution du climat dans notre industrie” qui force le fabricant nippon à “changer la façon dont nous mettons la réparation de produits à la disposition de nos clients finaux“. Aux États-Unis, territoire singulièrement large, c’est particulièrement contraignant, comme le souligne iFixit : “Si votre appareil photo tombe en panne et que vous voulez qu’il soit réparé avec des pièces officielles ou sous garantie, vous devrez maintenant l’envoyer à l’une des deux extrémités du pays. C’est plus qu’un peu gênant, surtout pour les photographes professionnels.”
De 15 à 2 options de réparations
Les deux magasins autorisés sont en effet situés à Melville dans l’état de New York et à Los Angeles dans l’état de Californie. Nikon a cessé de vendre des pièces à des ateliers de réparation indépendants en 2012. Les caméras, a déclaré le fabricant dans une lettre annonçant la nouvelle politique, étaient devenues “plus complexes” et exigeaient des “outils spécialisés” — laissant sous-entendre une remise en cause de la compétence et la qualité des réparations indépendantes.
Des réparateurs tiers paralysés
En plus des pièces, des outils, des manuels et de la formation sur les derniers modèles dans les locaux de Nikon, les ateliers de réparation perdront probablement l’accès au logiciel d’étalonnage propriétaire de Nikon, utilisé pour vérifier et ajuster les mécanismes de focus et les capteurs sur les caméras. Celui-ci est fourni sur un disque dur crypté par Nikon, et les applications se connectent régulièrement à Nikon via une connexion en ligne pour valider le statut autorisé du propriétaire.
L’UE garantit de son côté un “droit à la réparation”
La date du 30 mars n’est pas innocente, Nikon terminant son exercice financier le lendemain. Sur celui de 2019, le japonais s’attend à perdre 92 millions de dollars dans ses activités d’imagerie et de caméra — un résultat imputable directement au marché des smartphones. En Europe cependant, l’UE ayant ratifier un “droit à la réparation” au mois d’octobre, les possesseurs d’un appareil photo de la marque peuvent dormir sur leurs deux oreilles.