New York impose des avertissements aux adolescents sur les réseaux sociaux

Image d'illustration. Réseaux sociaux ADN
La loi Responsible AI Safety and Education Act oblige Instagram et TikTok à alerter les jeunes sur les risques liés à l’usage excessif.
Tl;dr
- New York impose aux réseaux sociaux des messages d’avertissement sur les fonctionnalités addictives pour les adolescents.
- Les messages doivent être visibles de manière répétée, sous peine d’amendes pouvant atteindre 5000 dollars par infraction.
- L’Australie, elle, interdit purement certains réseaux sociaux aux moins de 16 ans, illustrant deux approches divergentes de régulation.
Les réseaux sociaux ciblés
Depuis le week-end dernier, l’État de New York prend une place de pionnier dans la régulation du numérique. Une nouvelle loi, baptisée Responsible AI Safety and Education Act, impose désormais aux plateformes telles qu’Instagram ou TikTok d’afficher des messages d’avertissement sur leurs fonctionnalités addictives lorsqu’elles sont utilisées par les adolescents. Cette réglementation vise à prévenir les risques liés à une utilisation excessive chez les mineurs, après que le Surgeon General américain a pointé du doigt des conséquences préoccupantes comme l’anxiété, la dépression ou encore les troubles du sommeil.
Des avertissements inspirés du tabac et de l’alcool
À y regarder de plus près, la démarche n’est pas sans rappeler celle adoptée il y a quelques décennies pour le tabac ou l’alcool. Désormais, chaque jeune connecté se verra confronté à un message d’avertissement durant au moins 10 secondes dès sa connexion. Après trois heures cumulées d’utilisation, cette alerte s’affichera trente secondes supplémentaires et reviendra ensuite toutes les heures. Impossible pour les entreprises de contourner ces obligations en reléguant ces messages dans les conditions d’utilisation : la loi exige visibilité et transparence.
Les entreprises qui tenteraient d’y échapper risquent gros. L’Attorney General’s Office of New York State pourrait leur infliger jusqu’à 5000 dollars d’amende par infraction constatée. Un rappel ferme, selon le sénateur Andrew Gounardes : « Quand Big Tobacco tuait des milliers d’Américains, nous avons agi avec intelligence et fermeté ; il est temps d’en faire autant avec Big Tech. »
L’Australie choisit la méthode forte
Alors que New York privilégie l’avertissement, l’Australie, elle, a opté pour une approche plus radicale. Depuis décembre dernier, une interdiction pure et simple frappe tous les moins de 16 ans sur certains réseaux sociaux majeurs – dont Instagram, Snapchat et X. Les plateformes doivent vérifier activement l’âge de leurs utilisateurs et empêcher tout contournement.
Ce choix n’est pas sans controverse : si certains saluent une avancée dans la protection des jeunes face aux contenus nuisibles, d’autres pointent un risque accru en matière de cybersécurité via ces procédures de vérification. Plusieurs recours ont déjà été engagés devant la Haute Cour australienne ; pendant ce temps, l’inventivité adolescente ne faiblit pas : VPNs et applications alternatives connaissent un succès grandissant.
Pistes divergentes, enjeux communs
Entre le modèle new-yorkais – pédagogique et dissuasif – et le bannissement pur appliqué en Australie, une chose semble certaine : la régulation des réseaux sociaux est désormais au cœur des débats internationaux sur la protection des mineurs en ligne.