Mémoire en crise : hausse des prix et retards chez les constructeurs

Image d'illustration. Barettes de RAM ADN
Les principaux fabricants d’ordinateurs, Lenovo et Dell, envisagent prochainement d’augmenter leurs tarifs. Cette décision ferait suite à la hausse continue des coûts de la mémoire RAM, un composant essentiel dans la production des appareils informatiques.
Tl;dr
- Une demande massive en DRAM et disques durs par les géants de l’IA provoque une pénurie mondiale, impactant fabricants et consommateurs.
- Les prix des PC et composants devraient augmenter de 15 à 20%, poussant les constructeurs à repenser leurs plans produits et calendriers de lancement.
- Cette crise mémorielle crée un effet domino sur tout le secteur high-tech, avec des hausses durables attendues jusqu’en 2028.
Une pénurie mondiale bouleverse le marché de la mémoire
En quelques mois, le secteur technologique s’est trouvé plongé dans une crise que certains surnomment déjà le « RAMageddon ». L’appétit insatiable des sociétés spécialisées en intelligence artificielle (OpenAI, Google, xAI) pour la DRAM et les disques durs a progressivement asséché l’offre. Une tension qui se répercute désormais en cascade sur tout l’écosystème informatique : du fabricant au consommateur final.
Ce déséquilibre n’a rien d’anecdotique. Selon les révélations de TrendForce, trois géants du secteur — Dell, HP et Lenovo — anticipent une hausse des prix comprise entre 15 et 20% dès mi-décembre pour leurs PC, composants et autres périphériques. Chez Dell, son directeur opérationnel Jeff Clarke n’hésite pas à qualifier cette situation de sans précédent : « Nous n’avons jamais vu une telle augmentation des coûts, qui concerne aussi bien la DRAM, le NAND que les disques durs ». Ce constat lucide s’accompagne d’une promesse : tout sera tenté pour limiter l’impact chez l’utilisateur, même si la facture grimpera inévitablement.
Des plans produits remis en question chez les constructeurs
Loin de se cantonner aux seuls ordinateurs, la flambée affecte également tablettes, téléphones et équipements professionnels. La publication coréenne Chosun Biz révèle que plusieurs groupes — de Samsung à LG, en passant par Dell et Lenovo — réexaminent entièrement leurs feuilles de route pour 2026. Certains projets de lancements sont ainsi repoussés ou repensés afin de préserver les marges face à cette inflation galopante des composants mémoire.
À ce propos, un porte-parole coréen confie : « Les constructeurs n’ont d’autre choix que de décaler les sorties ou revoir leurs designs plutôt que de rogner sur leurs marges. »
L’effet domino s’étend à tout le secteur technologique mondial
Les signes avant-coureurs se multiplient. Après l’annonce récente de la fermeture du département grand public chez Crucial (Micron), d’autres acteurs comme CyberPowerPC ou encore des marques chinoises telles que Xiaomi préviennent déjà leurs clients d’une future explosion tarifaire pouvant atteindre jusqu’à 30% sur certains marchés.
Pour rendre la lecture plus claire, voici quelques conséquences concrètes évoquées par les dirigeants :
- Dell : hausse généralisée des prix dès décembre ;
- HP : stock tampon temporaire mais impact attendu dès mai prochain ;
- Lenovo : tous les tarifs actuels expireront au 1er janvier 2026.
En filigrane, une nouvelle réalité s’impose aux consommateurs : acheter aujourd’hui un ordinateur pré-assemblé pourrait revenir moins cher que d’en monter un soi-même. Et il ne faut guère espérer une accalmie avant… plusieurs années. Les spécialistes tablent désormais sur un maintien des prix élevés jusqu’en 2028.
Acheteurs et fabricants sous tension durable
Face à cette conjoncture tendue, impossible d’écarter un impact durable sur l’ensemble du secteur high-tech. Smartphones, PC gaming (Alienware Aurora RTX 5050 / Alienware Aurora RTX 4050, HP Omen RTX 5060…) ou encore futures générations de Galaxy S chez Samsung : tous sont rattrapés par cette onde de choc mémorielle sans précédent.
Reste à savoir qui saura s’adapter le plus vite dans cet environnement où chaque module de RAM compte double…