Le film de science-fiction que Steve McQueen préférait passer sous silence

Acteur emblématique du cinéma américain, Steve McQueen a marqué l’histoire du grand écran. Pourtant, une incursion dans la science-fiction au début de sa carrière demeure un sujet qu’il a soigneusement évité d’évoquer par la suite.

Un parcours marqué par le contrôle de l’image

Steve McQueen, figure mythique du cinéma américain, a toujours exercé un contrôle rigoureux sur sa réputation. Cette exigence s’étendait jusqu’au choix de ses rôles, évitant soigneusement d’être mal casté. Sa participation à The Blob, pourtant essentielle au lancement de sa carrière, est restée un sujet tabou jusqu’à la fin de sa vie. Même face à des journalistes lycéens, comme Richard Kraus lors du tournage de The Hunter, il fermait systématiquement la porte : « Je ne veux pas parler de ce film. Question suivante. »

L’ascension irrésistible vers le sommet d’Hollywood

Dès ses débuts dans la série CBS Wanted Dead or Alive sous les traits du chasseur de primes Josh Randall, Steve McQueen s’impose par une présence charismatique et une assurance inébranlable. Ce talent n’échappe pas au réalisateur John Sturges, qui lui offre rapidement une place de choix dans le western culte The Magnificent Seven. Le succès enchaîne alors les classiques : The Great Escape, The Cincinnati Kid ou encore The Sand Pebbles, rôle pour lequel il décroche sa seule nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur.

L’année où McQueen devient icône absolue

Mais c’est en 1968 que le mythe prend toute son ampleur. Avec l’élégance incandescente du gentleman-cambrioleur dans The Thomas Crown Affair — où il partage l’affiche avec Faye Dunaway — et la nervosité froide du lieutenant Bullitt à San Francisco dans Bullitt signé Peter Yates, il conquiert définitivement le public. À partir de là, et jusqu’à sa mort prématurée d’un cancer en 1980, il restera l’un des acteurs les plus sollicités.

Le malaise persistant autour de The Blob

Étonnamment, malgré le succès commercial inattendu de ce film fantastique produit pour seulement 110.000 dollars (et rapportant près de 4 millions), l’acteur refuse toujours d’en reconnaître publiquement l’importance. Certains avancent qu’il regrettait d’avoir troqué un pourcentage des profits contre un cachet immédiat ; d’autres y voient simplement un choix d’orgueil artistique. Difficile aujourd’hui d’imaginer si, avec le recul et l’inscription du film au sein du prestigieux The Criterion Collection, il aurait changé d’avis… Mais force est de constater que même face à cette créature gélatineuse devenue culte, la véritable star restera toujours Steve McQueen.