L’apothéose de « Bienvenue à Derry » : sommet et faiblesses de la série révélés dans le final

Image d'illustration. It: Welcome to DerryHBO / PR-ADN
L’épisode final de la série Bienvenue à Derry suscite des réactions contrastées, divisant les spectateurs par ses choix scénaristiques audacieux et ses faiblesses narratives, tout en mettant en lumière ce que la production a offert de plus marquant comme de plus décevant.
Tl;dr
- Finale émouvant, mais inégal pour Bienvenue à Derry.
- Personnage de Rich brille, malgré sa disparition tragique.
- Fan service excessif nuit à la cohérence narrative.
Une fin en montagnes russes pour Bienvenue à Derry
Rarement une série n’aura suscité autant de réactions contrastées que Bienvenue à Derry, préquelle inattendue de la saga cinématographique « It ». Pourtant, rien ne laissait présager qu’un univers revisité plusieurs années après le diptyque d’Andy Muschietti trouverait un tel écho. Ce final, aussi riche en émotions qu’en maladresses, vient clore un parcours narratif à la fois audacieux et inégal.
L’émotion au rendez-vous grâce à Rich
À vrai dire, s’il faut retenir une force du show, c’est bien l’investissement émotionnel suscité par l’intrigue des plus jeunes, et tout particulièrement celle autour de Rich. Après avoir émergé comme figure centrale suite à la dramatique scène d’ouverture dans le théâtre, ce personnage incarné par Arian S. Cartaya offre l’un des moments les plus déchirants : son ultime sacrifice pour sauver Marge (campée par Matilda Lawler) touche juste. Ce n’est pourtant pas tout. Même après sa mort bouleversante dans l’avant-dernier épisode, Rich continue de marquer les esprits — son apparition fantomatique auprès de ses amis lors du combat contre Pennywise puis durant ses funérailles donne un surcroît de sensibilité et de profondeur au récit. Cette capacité du scénario à faire résonner la perte jusque dans les derniers instants est sans doute ce que la série réussit le mieux.
Lourdeurs scénaristiques et excès de références
Mais voilà : ces éclats sont entachés par des choix narratifs beaucoup moins inspirés. En tentant d’étoffer le mythe, le final accumule certaines facilités voire incohérences : ainsi, voir Pennywise soudainement limité par une frontière fluviale ou se confronter à une dague magique difficilement justifiable pour un être surnaturel laisse perplexe. Plus dérangeant encore : l’avalanche de références appuyées à l’univers « Ça » et à « Shining », allant jusqu’à montrer Pennywise exhibant une photo du Richie Tozier des films (Finn Wolfhard) ou offrir un caméo peu subtil de Sophia Lillis (Beverly Marsh). Même le personnage de Dick Hallorann semble là pour annoncer, presque lourdement, son départ vers l’Overlook Hotel, clin d’œil qui tombe à plat.
Voici quelques éléments qui ont pesé dans la balance lors du dernier épisode :
- L’utilisation excessive du fan service nuit à l’immersion.
- Certaines facilités scénaristiques brisent la tension dramatique.
Bilan mitigé, mais attachant pour la série HBO
Si cette conclusion oscille entre puissance émotionnelle et maladresses criantes, elle incarne malgré tout ce que fut Bienvenue à Derry : une expérience imparfaite, mais sincère, parfois grandiose, parfois frustrante. La saga imaginée par Stephen King, sous ses atours horrifiques et mélancoliques, continue décidément d’alimenter bien des discussions… et quelques grimaces.