La série « Bienvenue à Derry » commet la même erreur majeure que les films « Ça »

Image d'illustration. It: Welcome to DerryHBO / PR-ADN
La série "Ça : Bienvenue à Derry", attendue par les amateurs de frissons, semble reprendre une erreur notable déjà présente dans les adaptations cinématographiques précédentes, laissant craindre une répétition de certains choix contestés par le public.
Tl;dr
- Les effets spéciaux gâchent les meilleures scènes d’horreur.
- La série brille quand elle mise sur la créativité.
- Un retour à l’essentiel est nécessaire pour convaincre.
Une préquelle inattendue qui surprend
Difficile de prédire que « Ça : Bienvenue à Derry« , préquelle aux films « Ça », réussirait à s’affranchir aussi habilement de son statut dérivé. Sans s’appuyer sur un texte précis de Stephen King, l’équipe scénaristique a puisé librement dans l’univers du maître de l’horreur, mêlant influences multiples et éléments inédits laissés de côté par les blockbusters réalisés par Andy Muschietti. Ce parti-pris, risqué sur le papier, offre à la série une marge de manœuvre inattendue, et permet de renouveler le mythe tout en semant chez le spectateur une curiosité authentique quant à la direction narrative.
L’excès d’effets numériques, talon d’Achille persistant
Mais voilà, si cette liberté créative dynamise l’ensemble, un écueil tenace s’invite épisode après épisode : la surutilisation des effets spéciaux numériques. Les aficionados l’avaient déjà reproché aux adaptations cinématographiques ; ici, la tendance s’aggrave. Dès le pilote — marqué par une séquence choc dans une voiture —, le rendu du « bébé démon » en images de synthèse interroge. À mesure que l’intrigue progresse, des choix similaires plombent les moments censés faire frissonner : massacre au cinéma, cauchemar grotesque ou encore scène morbide au cimetière… Le malaise grandit lorsque les VFX prennent le pas sur la tension et font basculer l’atmosphère vers un pastiche involontaire rappelant « Ghostbusters ».
L’art du frisson : quand l’imagination prime
Pourtant, chaque frayeur soigneusement mise en scène démontre un réel savoir-faire visuel. Ce paradoxe culmine lors d’un rituel où la nouvelle bande des « Losers » tente de convoquer Pennywise : tension palpable, lumières travaillées… tout devrait fonctionner. Mais dès que surgit une créature mal modélisée, l’angoisse retombe comme un soufflé. On peine alors à comprendre pourquoi tant d’ingéniosité narrative se voit ainsi trahie par un excès technologique.
Certains passages confirment toutefois que le potentiel est là :
- La scène glaçante de la lampe et son utilisation habile du hors-champ historique.
- L’épicerie labyrinthique où l’enfance se confronte à ses peurs primaires.
- La vision hallucinée vécue par Dick Hallorann depuis son hélicoptère.
Ici, la série redevient ce qu’elle promettait : un terrain d’expérimentation où Pennywise, maître des illusions cosmiques, torture les protagonistes avec subtilité.
Vers un retour salutaire à l’essence du genre
« Ça : Bienvenue à Derry » possède les atouts pour dépasser ses modèles – mais sous condition. En renouant avec les fondamentaux du genre horrifique – atmosphère travaillée, angoisse diffuse et effets pratiques – elle pourrait retrouver toute sa force évocatrice. Gageons que la suite saura éviter ce piège récurrent… et offrir enfin au public ce que promettaient ses premiers frissons. Les nouveaux épisodes sont disponibles chaque dimanche sur HBO Max.
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