Il y a 67 ans, un film culte révolutionnait la fantasy et donnait naissance à un nouveau genre

Il y a 67 ans jour pour jour, un film emblématique de la fantasy posait les bases d’un nouveau genre cinématographique, bouleversant durablement le paysage du septième art et inspirant des générations entières de créateurs et de spectateurs.

Un film fondateur du cinéma fantastique

Difficile d’imaginer aujourd’hui ce qu’a représenté, il y a tout juste 67 ans, la sortie de Le Septième Voyage de Sinbad. Jusque-là, le genre fantastique se limitait essentiellement à des adaptations de contes comme La Belle et la Bête, des œuvres familiales à l’instar du Magicien d’Oz ou encore des classiques de l’horreur tels que Frankenstein. Mais en 1958, sous la houlette de Nathan Juran, ce film opère une véritable rupture. Les aventures de Sinbad, confronté à une galerie de créatures mythiques – du cyclope géant au dragon enchaîné –, propulsent le genre vers des territoires encore inexplorés à l’époque.

L’empreinte indélébile de Ray Harryhausen

Si ce long-métrage s’est imposé comme une pierre angulaire, c’est grâce à un homme : Ray Harryhausen. En près d’un an de travail acharné, il met au point des effets spéciaux en stop-motion qui marqueront durablement les esprits. La séquence du combat entre le cyclope et le dragon reste un sommet d’inventivité visuelle, synonyme d’émerveillement pour toute une génération. C’est aussi sur ce film que naît son fameux label Dynamation. Par la suite, Harryhausen affinera cette technique dans des œuvres telles que Jason et les Argonautes ou encore Le Choc des Titans, atteignant une maîtrise saluée bien au-delà du cercle des initiés.

L’héritage sur plusieurs générations

Le poids de l’influence de Harryhausen ne s’arrête pas aux frontières du genre. On peut dresser la liste – non exhaustive – de ceux qui revendiquent cet héritage :

• Steven Spielberg
• Peter Jackson
• James Cameron
• George Lucas
• John Landis
• Nick Park

Dans un hommage appuyé lors d’une remise d’Oscar honorifique, c’est même Tom Hanks qui déclarait : « Jason et les Argonautes est le plus grand film jamais réalisé ». Sans l’apport novateur d’Harryhausen, difficile d’imaginer aujourd’hui les créatures fantastiques de la saga Le Seigneur des Anneaux signée Peter Jackson ou celles de Star Wars. George Lucas lui-même confiait n’avoir jamais osé se lancer sans l’exemple offert par ces films pionniers.

L’effet domino jusqu’à nos jours

D’ailleurs, l’ombre portée du maître continue : impossible pour les studios comme Laika (Coraline) ou Aardman Animations (auxquels on doit Wallace & Gromit) de nier leur filiation avec cette tradition artisanale. Ainsi donc, ce sont plus de six décennies d’évolution qui prennent racine dans un chef-d’œuvre visionnaire – preuve que certains coups d’éclat continuent bel et bien d’irriguer toute une industrie.