Il y a 18 ans sortait ce chef-d’œuvre : pourquoi Tarantino se trompe à son sujet

Image d'illustration. There Will Be BloodMiramax Films / PR-ADN
Il y a 18 ans jour pour jour, un film salué par la critique voyait le jour, marquant durablement l’histoire du cinéma. Malgré son importance et ses éloges, Quentin Tarantino en propose une analyse controversée, loin de faire l’unanimité.
Tl;dr
- Tarantino critique la performance de Paul Dano.
- « There Will Be Blood » reste un chef-d’œuvre salué.
- Dano défendu par le public et ses rôles récents.
Un débat inattendu autour de « There Will Be Blood »
Depuis sa sortie il y a 18 ans, There Will Be Blood s’est imposé comme l’une des œuvres majeures du XXIe siècle. Sous la direction de Paul Thomas Anderson, ce film — librement inspiré du roman « Oil! » d’Upton Sinclair — suit l’ascension et la dérive d’un pétrolier, Daniel Plainview, incarné magistralement par Daniel Day-Lewis. Mais récemment, c’est une polémique inattendue qui vient bousculer le consensus : les propos tranchants de Quentin Tarantino sur la prestation de Paul Dano, l’autre visage marquant du long-métrage.
Tarantino critique, mais l’œuvre demeure intouchable
Invité du podcast de Bret Easton Ellis, Quentin Tarantino n’a pas hésité à classer « There Will Be Blood » parmi ses vingt films préférés depuis 2000. Loin de critiquer la réalisation ou la performance du protagoniste principal, le cinéaste s’est montré particulièrement sévère envers Paul Dano. Selon lui, l’acteur serait « le maillon faible » du casting — le qualifiant même, sans détour : « He is weak sauce, man. He’s just such a weak, weak, uninteresting guy. The weakest f–king actor in SAG. ». Pourtant, cette sortie n’a en rien terni le statut d’œuvre majeure que conserve le film auprès des professionnels et du public.
L’interprétation de Dano : faiblesse ou subtilité ?
Cette prise de position a immédiatement suscité une vague de réactions, tant chez les cinéphiles que chez les professionnels. Beaucoup ont rappelé que le personnage incarné par Dano, Eli Sunday, devait justement apparaître moins imposant face au charisme écrasant de Plainview. La dynamique entre ces deux pôles opposés est essentielle à la narration ; elle met en lumière la lutte inégale entre puissance et fragilité. Sur les réseaux sociaux notamment, nombre d’admirateurs ont pris la défense de l’acteur : ils soulignent sa capacité à rendre crédible ce rôle d’antagoniste « minuscule », rêvant d’échapper à sa condition.
Voici quelques exemples où Dano excelle dans cet emploi :
- The Batman : un Riddler inquiétant et vulnérable à la fois.
- Swiss Army Man, Prisoners, ou encore The Fabelmans, où son jeu tout en nuance sert brillamment chaque récit.
L’héritage d’un film multiple et complexe
Classé dans le top 10 du XXIe siècle selon un sondage du New York Times, aux côtés de « No Country For Old Men », ce long-métrage marie habilement les genres : western crépusculaire et thriller presque horrifique. Certains y voient même une relecture moderne du mythe vampirique — Daniel Plainview étant ce « vampire » venu saigner une ville nouvelle jusqu’à la dernière goutte.
Si l’opinion tranchée d’un cinéaste aussi influent que Tarantino alimente volontiers le débat, elle ne suffit pas à éclipser la complexité ni l’impact durable d’un film devenu référence — grâce aussi à cette fameuse dualité entre Day-Lewis et Dano.