Huawei s’apprête à lancer le Mate 30, premier smartphone sans services Google
Placé sur une liste noire par l'administration américaine, il n'est plus possible pour Huawei d'utiliser les applications et services du géant américain. Son dernier vaisseau-amiral est ainsi commercialisé sans, une première, mais aussi un test à grande échelle.
Huawei a pour ambition en 2019 de devenir le premier constructeur de smartphones au monde, devant Samsung et Apple. Dépasser ce dernier se fera a priori sans difficulté, la firme chinoise ayant à plusieurs reprises surpasser le volume de ventes des smartphones de la firme à la pomme, la dernière fois au premier trimestre 2019. Avec 310,8 millions d’appareils vendus dans le monde en 2018 et 59,1 millions de smartphones écoulés durant le premier trimestre, Huawei détient aujourd’hui près de 20% des parts du marché mondial. Selon Yu Chengdong, directeur de la division grand public chez Huawei, le succès du Huawei Mate 30 est capital, car il permettra à la firme de dépasser Samsung. De plus, le mobile est attendu par les consommateurs, car il est le premier terminal de la marque à embarquer une puce 5G.
Android, mais pas de services Google
La guerre financière entre les États-Unis et la Chine battait son plein en mai dernier, lorsque l’administration américaine a établit une “liste noire” des constructeurs chinois, ce afin d’écarte tout risque d’espionnage. Huawei se proposait en effet de développer une infrastructure 5G outre-Atlantique, projet repoussé par le pays de l’oncle Sam puis par le Canada. Pour le Mate 30, si le chinois peut librement utiliser l’OS open-source Android, l’accès aux services Google, au Play Store et à ses applications (YouTube, Gmail, Google Maps) lui sera impossible. De même, les applications tierces telles qu’Uber et Deliveroo qui s’appuient le logiciel de cartographie de Google ne fonctionneront pas, nous apprend CNN. Harmony OS, le système d’exploitation de Huawei, n’est pas une alternative viable à ce jour, destiné avant tout aux smart devices.
Un futur difficile pour Huawei ?
En contrepartie, Huawei propose un compilateur intitulé Ark, qui permet aux développeurs de porter facilement leurs applications Android vers un système sans support Google. Les développeurs sont cependant très insatisfaits de cette solution “à moitié terminée” selon certains d’entre eux, “promis comme un plat dans un restaurant 3 étoiles” et ressemblant plus à “un paquet de nouilles instantanées, sans l’eau chaude”. Un mauvais départ pour Huawei, qui devra rapidement redresser la barre pour répondre aux attentes des développeurs. Sans applications Google et aussi poussée soit la fiche technique du Mate 30, l’expérience utilisateur ne sera pas aussi optimale que celle de ses concurrents. Une bataille de plus une entreprise qui ne veut pas perdre la guerre.