Ghosts of Hiroshima : le virage radical de James Cameron

Conscient de la controverse possible, le réalisateur James Cameron s’engage à raconter la tragédie nucléaire sans fard ni artifices.

James Cameron s’attaque à Hiroshima

Après le succès planétaire d’Avatar: The Way of Water, on pensait James Cameron indéfectiblement attaché à sa saga de science-fiction. Pourtant, l’inspiration lui a soufflé un virage radical. Impressionné par l’aura de Oppenheimer de Christopher Nolan, le cinéaste canadien revient à une obsession ancienne : porter à l’écran la tragédie d’Hiroshima. Ce projet, mûri depuis plus d’une décennie et alimenté par ses lectures des ouvrages de Charles Pellegrino, ambitionne une immersion sans fard dans l’enfer du bombardement nucléaire.

Un regard sans concession sur l’horreur nucléaire

Loin du spectaculaire post-apocalyptique de ses propres films comme Terminator, James Cameron souhaite explorer la réalité brute et insoutenable des conséquences humaines d’une attaque nucléaire. Dans une récente interview accordée au The Hollywood Reporter, il insiste : il n’y aura ni mutants ni voitures survitaminées. « C’est l’enfer », tranche-t-il, soucieux de déconstruire les mythes populaires autour du nucléaire véhiculés par la pop culture. L’envie de tourner ce film s’impose chez lui presque comme un acte nécessaire — quitte à prédire un échec commercial cuisant.

L’ambition d’un film authentique et controversé

Pour garantir une représentation fidèle, le réalisateur multiplie déjà les échanges avec des historiens et cinéastes japonais. S’il n’a pas encore couché son scénario sur papier, sa renommée suffit pour attirer talents et soutiens autour du projet. Il prévient cependant : ce film pourrait bien être son œuvre la moins vue. Interrogé sur sa légitimité à traiter ce sujet en tant que Canadien blanc, la réponse fuse sans détour : « Personne ne veut faire ce film ? Prenez le livre. Moi, je vais raconter cette histoire. »

Voici les principaux points qui pourraient dérouter le public :

• L’absence totale d’effet spectaculaire ou héroïque.
• L’exposition frontale de la souffrance humaine causée par la bombe.
• La volonté assumée de provoquer un malaise profond plutôt qu’un divertissement.

Vers un nouveau pari risqué ?

Certes, trois des films de James Cameron figurent parmi les plus grands succès mondiaux ; mais rien n’indique que ce virage vers le drame historique rencontrera le même engouement. En filigrane, subsiste cette question : le cinéma peut-il encore faire œuvre utile en affrontant frontalement la réalité ? Après tout, Oppenheimer a bien réussi ce pari… Reste à savoir si Ghosts of Hiroshima touchera autant de spectateurs ou s’imposera comme un objet cinématographique radicalement singulier.