Galileo : le futur GPS européen se trompe de chemin
Lancés vendredi, les deux satellites du programme Galileo n'ont pas atteint l'orbite prévu
Avec la vocation de devenir les concurrents du GPS américain, les deux premiers satellites opérationnels du programme européen Galileo font face à des difficultés imprévues.
Lancés vendredi dernier avec 6 ans de retard, à bord du lanceur Soyouz qui a décollé de Kourou (Guyane) à 14h27 (heure de Paris) avec une charge de 1,6 tonnes, les satellites ont été envoyés sur une orbite plus basse que prévue d’après Arianespace. Les remettre sur leur trajectoire risquerait de faire prendre encore du retard à la mise en service du système de navigation européen. Quelque chose se serait mal passé trois heures après le décollage.
Un imprévu sans incidence majeure
“Ça n’aura que très peu d’incidence sur le dispositif” estime Gilles Dawidowicz, journaliste spécialiste de l’espace. L’impact ne devrait pas être majeur sur le dispositif qui compte au total 30 satellites. Le propriétaire des satellites Galileo, l’Agence Spatiale Européenne (ESA), a indiqué qu’elle menait une enquête sur les potentielles implications du décalage d’orbite sur sa mission.
Il est cependant toujours possible de modifier la trajectoire d’un satellite. Les équipes du programme Galileo travaillent ensemble sur les mesures à prendre pour essayer de ramener les satellites sur la bonne trajectoire.
Selon le Centre National des Etudes Spatiales (CNES), beaucoup de corrections de trajectoires se font grâce aux moyens de propulsions (souvent chimiques) des satellites. Cependant, la consommation en ergols, le carburant nécessaires à ces opérations, est un facteur déterminant dans la durée de vie du satellite. Lorsqu’il n’a plus d‘ergols, le satellite devient incontrôlable et donc inutilisable.
Un budget de 5 milliards d’euros
Ces deux satellites Galileo viennent s’ajouter aux quatre satellites déjà lancés, afin de valider le système de navigation voulu par la Commission européenne, qui finance entièrement le projet à plus de 5 milliards d’euros. Les européens ont financé le programme Galileo afin disposer de leur propre technologie, indépendante du système militaire américain GPS.
Mis en oeuvre par l’ESA, le programme Galileo accumule les retards et les surcoûts: prévu initialement pour être mis en service en 2008, un budget de 3,2 milliards d’euros avait été alloué au programme suite à de difficiles négociations entre les Etats à Bruxelles. Avant le problème technique de vendredi, il était prévu que les premiers services de Galileo débutent fin 2014 jusqu’à ce que le système devienne entièrement opérationnel en 2018.