Filippetti : « Hadopi n’a pas fait son travail »
Hadopi, cette loi fait souvent la une de la presse ces derniers jours.
Après la première condamnation d’un internaute, la ministre de la Culture fait à nouveau parler d’elle. Aurélie Filippetti réagit à cette sanction et tacle au passage la loi Hadopi.
Hadopi a fait sa première victime, elle doit payer une amende de 150 euros après avoir téléchargé de la musique illégalement sur la toile. Cette sanction est jugée insuffisante pour Aurélie Filippetti « Il y a une disproportion entre les moyens énormes de l’Hadopi et le résultat concret. Elle coûte 11 millions d’euros par an, plusieurs dizaines de personnes y travaillent. Ce que je constate, c’est que, la décision qui a été prise hier à Belfort, c’est 150 euros de condamnation, et qu’il y a à peine 30 dossiers transmis au juge ». La ministre voudrait que l’offre légale soit plus fournie, cela permettrait de lutter contre l’illégalité.
Elle ajoute également que « La solution, c’est l’offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés. Or, là-dessus, Hadopi n’a pas fait son travail, n’a pas rempli sa mission, c’est-à-dire contribué au développement de l’offre légale ». Ces propos ont donc été très mal reçus par Marie-Françoise Marais, la présidente de Hadopi « En matière d’encouragement à l’offre légale, ces outils sont particulièrement rigides et limités. La haute autorité n’en porte aucunement la responsabilité et ne peut en être rendue comptable. ». La ministre a également entraîné la colère de l’industrie musicale. Le directeur général de la SACEM, Jean-Noël Tronc est offusqué « J’ai lu avec stupeur les propos prêtés à la ministre de la Culture. Personne n’a le droit d’ignorer qu’on dispose de plus de 14 millions de morceaux de musique en écoute légale sur Internet que ce soit par téléchargement ou en écoute gratuite ».
Désormais, les tensions sont nombreuses entre les professionnels et le gouvernement. La ministre ne fait pas l’unanimité lorsqu’elle évoque la loi Hadopi ou l’avenir. Le CNM (Centre National de la Musique) a été abandonné sous la forme d’établissement public. Une nouvelle fois, Aurélie Filippetti n’a pas su rassurer le secteur et le président du Snep, Stéphane Le Tavernier a été vif dans ses propos « On a l’impression qu’on néglige totalement la production musicale en France et on ne comprend pas pourquoi. On laisse crever une industrie et une filière sans rien faire ».