Faute de clients, l’ouverture de l’usine texane de puces Samsung serait repoussée

Image d'illustration. SamsungADN
Le chantier texan de Samsung subit un coup d’arrêt face à l’absence de commandes majeures.
Tl;dr
- Samsung reporte l’ouverture de son usine texane, malgré plus de 90% des travaux achevés, par manque de clients.
- La montée en gamme vers des puces 2 nanomètres n’a pas convaincu les partenaires stratégiques.
- Ce retard crée des pertes d’emplois et fragilise l’économie locale, alors que le marché des semi-conducteurs reste instable.
Des ambitions freinées par l’incertitude du marché
À Taylor, petite ville texane, le projet titanesque de Samsung semblait pourtant sur les rails : une usine de semi-conducteurs intégrée à un investissement colossal de 44 milliards de dollars. Mais voilà, malgré une structure presque achevée – plus de 90% des travaux terminés –, la réalité du marché vient doucher les espoirs du géant coréen. Aujourd’hui, l’achèvement effectif de cette nouvelle fab est reporté, non pas pour des raisons techniques, mais faute de clients majeurs prêts à remplir les carnets de commandes.
Une usine repensée pour la course technologique
Le site devait initialement se consacrer à la production de puces en technologie 4 nanomètres. Face à une concurrence accrue – notamment celle de TSMC, leader taïwanais – Samsung a tenté un pari : reconfigurer son outil pour fabriquer des puces encore plus avancées, en 2 nanomètres. Pourtant, même avec cette montée en gamme, le groupe n’a pas réussi à convaincre des partenaires stratégiques ni à sécuriser des commandes significatives. Cette situation contraint le calendrier d’ouverture, qui passe ainsi officiellement à 2026… voire plus tard. D’après certains médias sud-coréens comme The Elec, c’est désormais février 2027 qui serait visé.
Investissements massifs et incertitudes persistantes
L’État fédéral américain avait pourtant accordé jusqu’à 6,4 milliards de dollars via le CHIPS Act, destiné à renforcer la souveraineté industrielle dans ce secteur stratégique. Cet appui devait permettre à Samsung d’achever le chantier texan. Or, la récurrence des retards – déjà signalée dès l’an passé par Reuters, avec le report des livraisons d’équipements ASML – laisse planer le doute sur la dynamique réelle du projet. D’autant qu’à mesure que les mois passent sans client phare, certains sous-traitants préfèrent jeter l’éponge ou chercher ailleurs des débouchés.
Derrière la façade : impact social et industriel
Ce sont non seulement les ambitions industrielles qui vacillent ; l’impact se fait sentir bien au-delà du seul périmètre du campus texan. L’année dernière déjà, Samsung procédait à une vague mondiale de suppressions d’emplois – et la région n’a pas été épargnée. À cela s’ajoutent les conséquences pour tout un tissu économique local :
- Pertes d’emplois directes et indirectes.
- Sous-traitants fragilisés contraints de diversifier leurs clients.
- Démobilisation progressive sur le chantier.
Finalement, alors que Taylor espérait devenir un nouveau bastion mondial du semi-conducteur grâce à ce mastodonte industriel, la concrétisation reste suspendue aux aléas d’un marché aussi exigeant qu’imprévisible.